Depuis tant d'années...

L'inconnue était déjà dans son bureau quand Stark y arriva finalement. Apparemment impertubable même après les paroles de la jeune femme à son encontre lors de l'arrestation de celle-ci à l'étage de l'Oracle, il avait décidé de terminer le plus tranquillement du monde son inspection habituelle en ayant bien pris soin d'ordonner aux techniciens chargés de la surveillance en poste de lui transmettre le matricule d'un éventuel fonctionnaire fautif dans l'inflitration de son invitée nocturne.

Le Chef de la Police se dirigea directement à l'une des étagères de son bureau, persuadé de connaître la jeune femme, il savait qu'elle ne pouvait qu'être consignée dans l'un de ses dossiers. Il ne sortit que les quelques dossiers remontant avant son accession au poste de Chef de la Police de Genosha, persuadé qu'une éventuelle première rencontre n'a pu se dérouler qu'avant l'ère de la contamination.

D'un mouvement, il congédia les deux policiers restés aux côtés de l'interrogée. Il demanda cependant à l'un d'entre eux de lui apporter sur le champs le rappoert du technicien ayant découvert la puce de l'inconnue, sans doute avait-il pu remonter jusqu'à son identité.

Stark fixait maintenant la jeune femme d'un regard aussi glacial que le ton de sa voix.

"Nous savons tous les deux que la thèse d'une erreur d'étage ne peut expliquer votre présence au sein même du centre névralgique de l'ensemble des services de Sécurité et militaires de Genosha. Nous savons de plus que ce n'est que par la ruse et la faiblesse de certains membres du personnel que vous avez pu vous retrouver seule dans cet ascenseur...Ma question est extrêmement simple...Que faites-vous ici , Et par pitié, ne me sortez pas ces vaines histoires de prostitués ayant rendez-vous avec notre Dirigeant Eclairé..."

L'inconnue gardait le silence, Stark reprit la parole.

"Je vous conseille de dire l'entière vérité..."

Admin Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 14/05/2008

Leyla fit preuve d’une extrême docilité lorsqu’elle fut conduite dans les bureaux du chef de la police. Elle n’attarda que très peu son regard sur les deux énergumènes qui la toisaient de bas en haut quand ils en avaient l’occasion. Après qu’elle soit ‘installée’ sur son siège, menottes aux poignets, la jeune femme croisa les jambes dans une attitude reposée et attendit patiemment que le ‘redoutable’ chef de la police se décide à la rejoindre. Lorsqu’il pénétra dans la pièce, celui-ci se dirigea directement vers l’une de ses étagères avec l’intention d’y trouver quelque chose de précis. Leyla inclina légèrement la tête, son sourire espiègle ne quittant pas une seule seconde l’expression de son visage. Monsieur Stark commençait à se doutait quelque chose, mais allait-il trouver pour de bon qui elle était ? Son pied ballotant de droit à gauche en signe d’impatience, l’esclave ne le quittait pas des yeux, amusée par le petit jeu du chef de la police. Lorsqu’il se retourna pour concentrer son attention sur elle, Leyla se contenta d’harponner ses yeux avec les siens et d’écouter ce qu’il avait à lui dire. Alors, il voulait savoir ce qu’elle faisait ici ? La question avait le mérite d’être directe… La réponse le serait tout autant. Mais avant tout, la jeune femme décida qu’il était bon de garder le silence, pour le moment. « Je vous conseille de dire l’entière vérité… » - Leyla accueillit ces paroles avec un visage dénué d’expression.

« J’ai toujours voulu voir l’intérieur sublime et marqué d’apparats superficiels de la Tour Irina… La fameuse tour, où vit l’homme le plus grand de ce monde et ses louables sujets tels que vous, Monsieur Stark… » Déclara-elle avec une éloquence sarcastique.

Elle termina sa phrase par un large sourire aussi convainquant que celui des présentatrices météo puis son expression se dissipa pour laisser place à un regard perçant.

« Libre à vous de ne pas me croire… Je n’ai pas pu résister à aller visiter ces locaux… » Murmura-elle avec un haussement d’épaules. « Je n’ai pas d’arme et rien pour porter préjudice à cet endroit… Pensez-vous réellement que je suis assez suicidaire pour venir en ces lieux dans une intention agressive alors que je n’ai absolument rien sur moi exceptés les habits que vous voyez là ? »

Elle arqua un sourcil pour appuyer ses propos et se pencha en avant, tendant ses bras vers le chef de la police d’un air tout à fait innocent.

« Ne soyez pas idiot… » Ajouta-t-elle sur un ton langoureux. « Enlevez moi ces menottes. Je vous promets d’être sage… »

Un sourire crispé s'afficha sur les lèvres de Stark alors que celui-ci n'écoutais déjà plus les explications aux allures de balivernes de l'esclave. Sa nervosité monta d'un cran, il tapotait son bureau du bout des doigts de sa main gauche alors que l'autre main, il tournait les pages de ses archivages dans l'espoir de retrouver trace de l'inconnue infiltrée.

"Toute la vérité, je vous avais demandé de dire toute la vérité..."

On pouvait s'étonner du fait que le Chef de la Police s'employait à vouvoyer la jeune femme, qui n'était dans l'absolu qu'une esclave. Eternel manipulateur, ceci n'était en fait qu'une manoeuvre de plus dans le but de d'amadouer un tant soit peu son interlocutrice.

"Il me semble de plsu que vous vous surestimez ainsi que certains de vos...atouts. je ne vais certainement pas vous retirer ces entraves, vous êtes du genre à tenter le tout pour le tout...Il serait dommage que je me trouve dans l'obligation de vous abattre comme un vulgaire contaminé..."

Stark se demandait pourquoi ses services mettaient autant de temps à lui livrer l'identité de l'inconnue.

Alors qu'un pesant silence commençait à s'installer entre les deux individus, un membre du personnel de l'Oracle, celui-là même qui avait fait part au dignitaire de la présence d'une puce d'esclavagiste dans l'organisme de l'inconnue, entra dans le bureau. Apparemment très anxieux, son visage était rougeaud et son front perlé de petites goutelettes de sueur si bien qu'on aurait pu penser que le pauvre être était sur le point de s'asphyxier. il tendit fébrilemment son rapport à Stark qui le congédia immédiatement. Le technicien galopa en direction de la porte et disparu finalement dans le dédale des couloirs de la Tour Irina.

"Alors, dites moi tout cette fois Ley..."

Ses yeux s'écarquillèrent légèrement quand il lut le nom de l'esclave. Etonnement, il tenait dans sa main droite le dossier de la jeune femme, datant d'avant la contamination dans le même temps. Le posant sur son bureau, il ne put se retenir de caresser légèrement son menton.

"Ainsi nous nous retrouvons...Leyla Sawyer..."

Il la fixait désormais.

"Notre nouveau régime a fait de vous une esclave...Comme quoi... Cela fait bien longtemps que je ne vous avais plus à l'esprit, oubliant presque quelle fut la cause de mon innefaçable cicatrice..."

Il se leva, toujours la note du technicien à la main.

"Votre fiche technique ne mentionne le nom d'aucun maître, c'est pour le moins intéressant...Il faut être doué pour parvenir à effacer ce genre d'information de sa propre puce..."

Le regard de Stark se faisait de plus en plus insistant.

"Vous ne pensiez tout de même pas pouvoir pirater l'Oracle lui-même...N'est-ce pas Leyla...Je me demande si il faut voir la marque de la Rebellion sous ce coup d'éclat avorté..."

Si Leyla Sawyer faisait effectivemment parti de la Rebellion, c'était l'unique chance pour le Chef de la Police d'établir ce contact nécessaire à l'exécution de ses sombres planifications. Il savait qu'une telle occasion était susceptible de ne jamais se reproduire dans l'avenir, les Rebelles semblant avoir le don d'invisiblité. Stark allait devoir attendre pour se venger de l'ignomie faite à son égard par la jeune femme par le passé, il le pensait, cela n'était plus qu'un question de temps.

"Ayant appris à vous connaître par le passé...Il ne serait pas étonnant que vous ayez pu prendre contact par quelque façon que ce soit avec la Rebellion...Dès lors, peut-être, pourrions-nous discuter plus sérieusement...Vous et moi..."

C'était sans doute la première fois que Stark maîtrisait si bien ses pulsions personnelles, sentant qu'il était vitale désormais pour lui de ne plus répondre sur l'instant mais de laisser mûrir sa réflexion, il n'en serait que bien plus redoutable pour ceux qu'il avait en ligne de mire. Lâche, son seul objectif était pour le moment de se mettre à l'abri, une fois cet objectif atteint il pourrait par la suite laisser libre-cours à sa colère latente et infine.

Admin Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 14/05/2008

On pouvait accorder au chef de la police un remarquable sens du jugement et un professionnalisme notable – du moins, pour le moment. Face à la désapprobation certaine du colosse, Leyla se calla à nouveau contre son dossier, l’air exaspéré. La nuit promettait d’être longue, très longue. Les bons présages ? Au placard. Quelqu’un frappa alors à la porte et l’esclave ne jeta qu’un coup d’œil à l’homme angoissé qui apportait un dossier à Stark. Qu’y avait-il dans toute cette paperasse qui valait autant d’anxiété à ce pauvre citoyen ? Leyla se le demandait bien. Mais elle ne tarda pas à le savoir… Son nom fut lâché ; le chef de la police était bien lent à la détente, mais comment lui en vouloir ? Sûrement avait-il essuyé bon nombre de fuites de criminels avant la contamination. Alors qu’il portait instinctivement sa main à son menton, comme si tous les souvenirs liés à son éventuelle arrestation lui revenaient, elle plissa malicieusement les yeux, ne cessant de fixer avec insistance son interlocuteur, qui étrangement ne perdait pas son sang froid. Mais Leyla sentait que même s’il ne le montrait pas, son sang commençait légèrement à se réchauffer et la colère n’était qu’au bord de ses lèvres. Il se remit à lui parler – tentative de piratage ? Non, elle n’oserait pas !

« Vous pouvez bien penser ce que vous voulez Stark. » Lui répondit-elle avec un calme absolu.

Il lui fit part alors de la rébellion. Il ne fallait pas être très perspicace pour voir que Stark mourrait d’envie de tous les coffrer, et ainsi d’extirper quelques précieuses informations à l’esclave – chose qui se vouerait certainement à un échec le plus total. Leyla resta immobile, ses yeux sondant ceux du chef de la police.

« Que comptez vous faire ? » Lâcha-t-elle. « Vous souhaitez m’enfermer ? Cela ne changera pas de cette prison qu’est Genosha… Croyez vous sincèrement que je vais vous révéler une quelconque information sur ce que vous redoutez tant ? Pour une fois que quelque chose échappe à votre contrôle Stark, laissez moi jubiler… »

Un sourire en coin flotta sur son visage alors qu’elle observait son ancien adversaire. Quels plans machiavéliques pouvaient bien se dessiner sous cette caboche de tordu ? Les lèvres closes, la jeune femme reporta son attention sur le mobilier des plus conformes du bureau de Stark. Sa morne existence était à vomir.
Sentant son impatience tourmenter son corps, la jeune femme se redressa de sa chaise pour se diriger vers la fenêtre. Son regard se perdit dans la contemplation du décor qui sonnait si faux de Genosha puis elle prit appui contre le mur tout en dardant Stark de son regard pénétrant.

« Comment en êtes vous arrivé là ? Vous aviez l’air d’un type un minimum respectable lors de notre dernière entrevue… L’appât du gain hein ? » Mumura-t-elle. « Vous promouvez la justice puis vous adhérer à des valeurs esclavagistes ? Vous avez un sérieux problème… »

Par le passé, le Chef de la Police de Genosha eût été irrité par une telle désinvolture et se serait immédiatement montré violent. L'envie ne lui manquait pas de remettre Leyla Sawyer à sa correcte place mais il se retint, de toutes ses forces. Stark se leva lentement et alla se placer aux côtés de l'esclave, faisant tournoyer à l'nidex de sa main gauche le désactivateur des menottes que portait la jeune femme. Il restait là, silencieux, à contempler lui aussi les lumières de l'immense centre-ville de Genosha, là où ses patrouilles ne cessaient de tourner, combien de morts, de disparitions et d'arrestations allait apporter cette nuit de plus ? Stark s'en moquait éperduement, seule sa vie comptait et il était bien décidé à assurer ses arrières, tenant à prendre prudemment ses distances avec un régime qu'il trouvait de plus en plus chancelant.
il se retourna furtivement et appuya sur un des boutons situés sur son bureau, un léger bruit aigu se fit entendre, puis il fixa à nouveau la Cité qui s'étalait devant lui, un sentiment de puissance l'emplissait irrémédiablement.

"Le fait est que je n'ai pas l'intention de défendre le régime de McCloud, comme je n'ai pas l'intention de traquer les Rebelles dans les rues de Genosha..."

Stark se demandait quel effet aurait cette phrase après de Leyla Sawyer, l'éternelle rebelle, allait-il commencer à faire douter la jeune femme au sujet du Chef de la Police ? Il le souhaitait, il souhaitait que tout le monde, en particuliers les Rebelles, doute à son sujet, hormis Marvin McCloud et son entourage par la force des choses. Le Dirigeant de la Cité avait-il réellement à l'esprit que la seule chose qui comptait pour Stark était sa propre personne, sa propre richesse, son propre pouvoir ? Le dignitaire n'avait en aucun cas le sentiment de trahir quoi que ce soit, parce que d'engagemnts, il s'était bien gardé d'en faire en tout sincérité. Il n'avait d'ailleurs aucun remord à faire partie de ceux qui le cas échéant, sont tels des rats qui quittent le navire en perdition.

"Je ne sers pas de régime, j'obéis aux ordres de mon autorité supérieure...que l'esclavage soit effectif ou non...Je n'ai reçu aucun ordre concernant la Rebellion, et je me garderai bien d'intervenir de mon propre chef en la matière...Et je suis le seul dans la Cité à pouvoir obtenir quelque information sur l'opposition au régime...Libre à moi de les utiliser comme bon me semble...Je n'ai pas l'intention de les utiliser au profit de Marvin McCloud..."

Cela faisait bien longtemps que Stark n'avait pas prononcé des paroles sincères. Tout était vrai dans ces derniers mots, il savait rester assez évasif pour parfois ne pas s'écarter de ses réelles intentions, mais qui pourrait bien les deviner. Stark parlait d'autant plus librement qu'il avait désactivé la totalité des moyens de contrôle situé dans son bureau, privilège du à sa fonction, c'est lui-même qui en a la charge, écueil administratif dont il sait se servir en temps voulu.

Il se pencha vers Leyla et désactiva ses menottes magnétiques, celles-ci tombèrent immédiatement au sol. Stark ne prenait encore une fois aucun risque concernant une évasion de la jeune femme, il n'avait qu'à claquer des doigts pour qu'une horde de policier cerne le bureau. Malgré son excès de confiance, il savait désormais que son hôte pouvait impunément s'en prendre à lui, aux vues des circonstances, il préféra avant tout jouer son va-tout.

"Ce n'est pas parce que je suis Chef de la Police que je suis en adoration devant Marvin McCloud et son régime...Loin sans faux..."