Mains rouges pour une gloire dorée [Fermé]

Il est 07h00 ce matin et tout est déjà près. Les deux mitrailleurs des remparts Sud, détachés de l'escadron de la garde mobile, la police d'élite, attendent fébrilemment l'arrivée du chef incontesté de la Police centrale de Genosha, John Wayne Stark.

"Il paraît qu'il vient ici tous les vendredis...Il ne rate pas un rendez-vous, mais je n'ai toujours pas compris pourquoi..." Dit le mitrailleur Jeremiah O'Cornell, nouvellement incorporé à l'escadron.

"Ah ça ! Nous autres nous en avons l'habitude, il ne rate effectivement jamais une occasion de montrer qu'il est au service de la cité, à combattre sans relâche les ennemis qui l'assaillent...C'est pour ça qu'il a été désigné comme chef de la Sécurité centrale il y a un mois de cela...Le vendredi ? Tu vois la vaste bouche de canalisation là en bas...Hé bien le vendredi matin, c'est le seul moment de la semaine où l'eau qui en découle est plus ou moins propre...Elle sert à nettoyer les égoûts et devient utilisable en fin de matinée...Ces vermines de contaminés l'ont bien compris...John Wayne Stark aussi." Répondit le sergent de police Matthew Standbek, officiant sur ce mur depuis près de trois mois.

Soudainement, un vaste cortège de véhicules luxueux fit son apparition sortant des rues périphériques de la ville en direction des remparts. Cinq à six véhicules parées aux couleurs de la cité, une débauche de luxe émerveillant les deux hommes. De l'une d'elle, la plus grande, sortait cet homme, cette légende vivante de Genosha, Le commadant John Wayne Stark, chef de la Police et de la Sécurité centrale en personne.
Accompagné par une cohorte d'officiers et de sous-officiers ainsi qu'une dizaine d'agents, ils étaient suivis par une horde de photographes et de journalistes appointés par le régime de Marvin McCloud pour suivre ce sampiternel rituel. Se tournant vers eux, John Wayne Stark s'apprêtait à faire une déclaration.

"Le nombre de contaminés tentant de franchir les remparts Sud a chuté de près de 70% au cours des trois dernièrs mois, c'est un bon résultat mais je ne m'en satisfait pas. Je sentirai avoir accompli mon devoir de policier quand il n'y aura plus un seul contaminé à la surface de cette planète."

Sous les acclamations, il entreprit de monter sur les murailles en compagnie de son escorte. Arrivé au niveau des deux mitrailleurs, ceux-ci le saluèrent avec une émotion palpable.

"Messieurs, attendez mes ordres pour ouvrir le feu, mais vous n'arrêterez que lorsqu'il n'y aura plus rien sur quoi tirer !"

Il est à présent 9h30 et les premiers contaminés firent leur apparation, s'avançant lentement vers la canalisation.

"Venez, approchez, n'ayez donc pas peur....Je ne vous veux aucun mal, je vais vous libérer du mal qui vous ronge..." Chuchota Stark.

A présent une centaine de contaminés etaient sur la zone, c'est alors que John Wayne Stark commanda aux mitrailleuses de tirer. Comme toujours, il dégaina son revolver Stark-187 modèle unique pour participer au carnage.

"Regardez bien lieutenants ! Plus il y a de ces pourritures à terre, plus ma gloire est à son zénith !"

Un sourire tendu se dessina sur le visage de Stark alors qu'il laissait échapper un léger ricanement.

"Il doivent tous y passer ! Plus vite ! tirez plus vite ! Et abaissez le canon ! Cela évite que les enfants puissent s'échapper !"

La terre était rouge aux alentours de la canalisation, les corps des contaminés jonchaient le sol, une heure après le début du mitraillage, les armes ne se taisaient encore pas. D'autres contaminés avaient accourus, peut-être avaient-ils pensé que les rebelles au régime de Marvin McCloud avaient enfin décidé de lancer l'assaut sur la ville.

"Continuez ! il y en a encore ! J'ai dit, j'ordonne qu'ils meurent tous !"

Dix minutes plus tard, Stark fit cesser le feu pour admirer l'étendue de son activité matinale. Semblant être satisfait du résultat, il regardait la plaine qui avait à présent des allures de cimetière à ciel ouvert. C'est alors qu'il aperçu près de deux corps un jeune garçon, il ne devait pas être âgé de plus de 6 ans. Se dirigeant vers la mitrailleuse, prenant la place du sergent Standbek, Stark prit un porte-voix et parla à l'attention de l'enfant.

"Hey petit, pas la peine de te cacher, je t'ai vu !"

L'enfant terrorisé fixait désormais le massif John Wayne Stark, comme attendant que le dignitaire continue son discours.

"Tu as cinq secondes petit, cinq secondes avant que je ne commence à tirer avec cette mitrailleuse, si j'étais toi, je me dépêcherais !"

Le jeune garçon, les yeux écarquillés de peur, se retourna et prit ses jambes à son cou. Immédiatement, une rafale déchira le ciel. Une seconde après, l'enfant tomba au sol, frappé par une dizaine de balles.

"Ce qui est drôle avec eux, c'est qu'ils sont tous naïfs...Que peuvent-ils bien espérer ? Ce sont des parasites, rien de plus, bons à être abattus, c'est tout...Ah au fait, les services de McCloud m'ont demandé de ramener deux ou trois corps, trouvez en des pas trop trop amochés, brûlez le reste."

Les journalistes et photographes, restés en bas des remparts, tentèrent dès le début de capter une parole ou une image exploitable en vain. Stark les rejoint pour son traditionnel débriefing.

"On sent qu'il se méfient plus que d'habitude, ils sont moins courageux qu'avant. Cela peut se comprendre, mais c'est leur destin de se faire tuer, ils ne sont plus bons qu'à ça. Nous estimons l'opération à plus de 200 parasites exterminés, ce qui est dans la moyenne. Bon, c'est pas le tout, mais je vais devoir vous laisser mon déjuener m'attend. Il ne faut pas faire attendre les bonnes choses !"

Arborant un sourire bienveillant et paternel, il salua les deux mitrailleurs, satisfait de leur prestation ce matin. Remontant dans sa voiture, il se retourna en direction de l'un de ses lieutenant Mandy Vingwood.

"Je dois rester leur mythe, je dois rester leur héros. Au moins ces contaminés servent à quelque chose...Je veux que tu rédiges un rapport et que tu le transmettes à Marvin McCloud lui-même, tu lui diras que les contaminés semblent attendre quelque chose, sont de plus en plus fébriles. Tu lui diras que nous nous attendons à des actions de ces prétendus rebelles, qui ne se sont révélés jusqu'à maintenant que comme de pitoyables colleurs d'affiche. Avec un peu de chance on pourra rogner encore quelques crédits sur ces incapables des départements de l'éducation ou de la culture..."

Son visage était maintenant grave.

"Après tu resteras au QG je risque d'avoir besoin de toi, j'ai un grand nombre de recherches à faire n'ayant pas encore abouties..."

» Un verre pour l'asservissement [Alec]