Un moyen de pression [Loren]

[je me permet d'interpréter Erwan en PNJ pour l'occasion...]

"On ne peut pas continuer à rester sans rien faire! Il faut qu'on agisse, et qu'on frappe fort!"

"Tu crois que je ne le sais pas? Tu crois réellement que ça m'amuse de rester terré ici, sans autre occupation que voir notre nombre réduire à chaque expédition?"

Michael avait frappé du point sur la table de métal, ce qui avait eu pour ocnséquence un bruit qui résonna dans le silence qui suivit cet éclat de colère. devant l'expression étonnée de son frère, il se radoucit. Il lui arrivait rarement de s'énerver, ou en tout cas de le montrer, mais cela faisait plusieurs jours qu'il dormait mal, et la situation des rebelles était critique. Ils avaient encore perdus deux hommes hier, simplement pour chercher de la nourriture. Les contaminés semblaient s'organiser pour leur pourrir la vie.
Il avait dû annoncer lui-même les décès aux familles des deux hommes, et il détestait faire ça, mais il ne laissait cette responsabilité à personne d'autre, chaque mort était sa croix, à lui, et uniquement à lui. Il était responsable de chacun des rebelles, c'est lui qui les recrutait parmi les survivants qui occupaient les bâtiments sécurisés autour du bunker. Il connaissait tous ces hommes par leur prénom, connaissait leur famille aussi, certains étaient devenus des amis.
Voir un ami mourrir, intercepter son regard implorant alors qu'il expire son dernier souffle, l'entendre implorer Dieu et appeler en vain sa mère. Il avait toujours ramenés les cadavres, même en morceaux, quitte à prendre des risques inconsidérés.

La situation ne pouvait plus durer, Erwan avait raison, quand ils avaient créé le mouvement des Rebelles, s'étaient pour lutter contre McCloud et sa tyrannie. Si le fait qu'un mur les sépare du tyran ne facilitait pas les actions, elle ne les rendaient pas pour autant impossibles. Cela faisait trop longtemps qu'ils étaient restés sans rien faire, il fallait à nouveau frapper, afin de marquer les esprits des habitants de Genosha. Il était cependant hors de question de faire des victimes, sauf en cas de nécéssité absolue et uniquement pour se défendre. C'était le principe des Rebelles, agir, oui, mais pacifiquement, une mission sans aucun blessé était un succès.
Michael mit les paumes de ses mains sur ses yeux, avec un soupir las. Tandis qu'Erwan faisait les cents pas dans l'espace plutôt exiguë de la pièce qui servait de bureau au Chef des Rebelles. Il avait besoin de son lieutenant pour réfléchir convenablement, aussi attrapa-t-il le talkie-walkie posé devant lui, et appuyant sur un bouton, il parla.

"Mac, trouves-moi Loren et dis-lui de venir dans mon bureau, d'urgence. Merci."

Une voix grave, saturée par l'appareil lui répondit rapidement.

"Tout de suite, Michael."

Il reposa le talkie, et observa son frère d'un oeil absent, celui-ci avait le front plissé, signe qu'il réfléchissait. Le Chef des Rebelles eut un sourire discrèt. Erwan avait toujours été le génie de la famille, doué quasiment en tout, d'ordinaire il trouvait toujours la solution à un problème, même s'il devait y passer des jours et des jours, il était aussi têtu que son frère, l'impulsivité en plus. Il aurait aimé donner une meilleure vie à Erwan, une maison qui ne soit pas en ruine, une vie comme en vive ceux de la ville haute. Son frère ne s'était jamais plaint, pourtant Michael savait que sa condition lui déplaisait, à qui n'aurait-elle pas déplut?
Lui-même était fatigué de vivre dans ce bunker, passant la plupart de ses journées sous terre, à étudier des rapports d'expédition dans les différents quartiers de la ville, afin de déterminer les zones à risque et les zones sûres.
Les survivants étaient trop peu nombreux, et ils se cachaient bien, quant aux contaminés, ils étaient partout, se tapissant dans les bâtiments en ruines, errant sans but réel.

La voix d'Erwan résonna dans le silence.

"Il faudrait que l'on s'attaque à une personne importante. Un simple citoyen, même privilégié n'aura que trop peu d'impact, il faut que ça touche McCloud indirectement."

"Tu penses à qui? Stark?"

"Non! Stark est trop bien protégé, et puis trop dangereux surtout. Je pensais plutôt à Peter Eastwood, le conseiller personnel de McCloud. Il est médiatique, et parle souvent au nom de McCloud, c'est le candidat idéal."

"Mais qui nous dit qu'il n'est pas gardé lui non plus?"

"Ce n'est pas un paranoïaque, comme Stark, qui s'entoure pour être certain de n'être jamais vraiment seul. Eastwood ne craint pas d'attaque, il se sent intouchable."

Michael plissa le front, des rides un peu trop profondes pour son âges s'y dessinèrent. Quel action pourrait être réellement efficace contre un homme tel que Peter Eastwood. De source sûre, Eastwood n'était pas homme à se laisser démonter facilement. Ce ne serait pas évident de lui faire perdre son sang froid, et donc l'obliger à rendre l'affaire publique. Cela devenait d'autant plus difficile de trouver quelque chose d'efficace.
Il décida d'attendre Loren pour continuer plus avant la reflexion, il était certain qu'elle trouverait quelque chose, elle trouvait toujours quelque chose.

Allongée sur son lit, le regard planté au plafond, Loren s’amusait avec un élastique. En réalité, la jeune femme était en pleine réflexion. C’était lorsqu’elle était couchée qu’elle était le plus calme et avoir quelque chose dans les mains la détendait. Elle était donc suffisamment tranquille pour s’offrir un aparté avec elle même. Or, elle en avait des choses à se dire et des questions à se poser. Cela commençait tout le temps avec des sujets d’actualité comme la rébellion ou les infectés de moins en moins nombreux à l’extérieur de Genosha pour la bonne et simple raison qu’il étaient en voie d’extinction. Puis, au fil de ses réflexions, son esprit dérivait presque inlassablement vers son petit frère et sa petite sœur. Loren ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’ils étaient toujours en vie. Selon toute vraisemblance, ils devaient être esclaves. Elle leur souhaitait le moindre mal, espérant que dans leur malheur ils aient pu tomber sur une famille respectueuse. Mais elle se promettait de les délivrer un jour. Si elle avait rejoint les rebelles, c’était aussi pour cela. Il y avait 6 ans, Loren avait failli, elle n’avait pas été assez forte pour les protéger. Depuis, elle avait mûrie, s’était entraînée surtout. S’il lui était donné de les revoir, elle ne leur ferait pas faux bond cette fois. Elle les affranchirait de leurs chaînes, leur prouvant qu’elle ne les a jamais oublié.

Un léger bruit à sa porte la fit se redresser. Des coups furent frappés. Loren comprit que c’était cela qui l’avait alerté et sorti de ses pensées. La jeune femme se mit debout et alla ouvrir. L’homme qu’elle découvrit lui adressa un léger sourire avant de s’inquiéter:

« Tout va bien? … Tu as l’air pâle. »

Pâle? Loren tourna son regard vers le miroir accroché au mur, parfaitement face à l’endroit où elle se tenait. De là, elle pouvait voir à quel point sa fatigue se lisait sur son visage. Ces derniers temps, le sommeil semblait la fuir et les soucis que les rebelles avaient ne manquaient pas de la toucher. Loren avait toujours été forte, peu de personne pouvaient se vanter de l’avoir vu dans un sale état, si ce n’est aucune. Paraître dans un aussi piètre état lui était insupportable. Elle tenta donc de presser le rebelle qui avait de toute évidence quelque chose à lui dire.

« Ce n’est rien. Qu’y a t’il? »

Il ne sembla pas convaincu. Pourtant il n’insista pas et répondit rapidement à Loren. Apparemment, Michael voulait la voir. Il n’avait pas dit pourquoi mais cela paraissait assez urgent. Loren remercia donc Mac et lui assura qu’elle n’allait pas tarder. D’abord, il lui fallait faire un tour par les sanitaires.

Après s’être passé un peu d’eau sur le visage, elle était redevenue plus présentable. Loren ne pouvait se permettre d’avoir l’air mal devant son chef. Ami ou pas, elle s’était toujours promit d’être à la hauteur et de ne pas lui donner de soucis dont il n’ait besoin. S’il l’avait demandé elle, c’était justement parce qu’il avait toujours pu compter sur elle et que Loren s’était révélée pleine de ressources. Elle ne voulait pas faire mentir l’image que son chef avait d’elle.

Elle se présenta donc à la porte de son ‘bureau’ et l’ouvrit sans même y avoir été invité. S’il l’avait fait demandé, elle n’avait pas besoin de s'encombrer de ce genre de futilité.
L’ambiance qui régnait dans la pièce poussa Loren à marquer un temps de pause après être entrée. Erwan semblait tout à ses réflexions et Michael, quant à lui, donnait l’impression d’être en proie à un profond mécontentement, à moins que ce ne soit le soucis qui marque ainsi son visage.

« Tu m’as fait demandé? Que s’passe t’il? »

Là, les deux frères l’inquiétaient. Et Loren les avait suffisamment côtoyé pour savoir que cela n’augurait rien de bon lorsqu’ils avaient ces mines là.

Quand Loren fit grincer la lourde porte de métal pour entrer, les deux frères relevèrent la tête comme un seul homme. Et toujours dans une synchronisation parfaite, pas calculée pour autant, un sourire vint s'afficher sur leur visage. Alors qu'Erwan s'approchait déjà d'elle, pour la serrer dans ses bras -une attitude qui lui semblait parfaitement normale, elle était avant tout une soeur avant d'être un soldat. Michael quant à lui se contenta de se lever, et de faire le tour de son bureau pour s'y adosser. Il eut un bref signe de tête à l'encontre de Loren, continuant de lui sourire.

Alors qu'Erwan revenait à des proportions plus raisonnable, et daigna lâcher leur amie, Michael prit la parole. Bien qu'il sourit, il ne fallait pas avoir fait le des études de psychologie pour comprendre que la situation était loin d'être bonne, et les rides de son front le trahissait de toute façon. La sitaution était loin d'être à leur avantage ces derniers temps. La sécurité se resserrait, assez subtilement pour ne pas éveiller l'attention des Rebelles, et pouvoir les prendre au piège. Les derniers raids avaient faillit tourner au désastre, et ils avaient échappé à la Police de Stark de justesse...

"On a besoin de toi pour avoir une bonne idée... J'avoue que j'ai toujours du mal à réfléchir quand tu n'est pas dans le coin."

Un phrase relativement simple, mais qui voulait dire beaucoup. Il aimait beaucoup Loren, peut-être plus qu'il ne l'aurait dû. Cette sensation était à la fois grisante et effrayante, depuis la contamination, les rapports sociaux, au moins au niveau des reclus, semblaient très méfiants. La menace du virus était loin d'être écartée, il suffisait d'une personne contaminée pour en contaminer des dizaines d'autres, et cela par un simple échange de salive, ou d'une coupure...
Pourtant cette phrase n'était pas un mensonge, la présence de Loren l'apaisait étrangement, comme si elle apportait avec elle toute la sérénité et la plénitude du monde, il lui arrivait même de sentir sa présence dans une pièce, simplement au silence relatif que sa présence instaurait. C'était la première Rebelle, Michael s'expliquait cette fascination e la part des autres de cette manière, pourtant il était convaincu qu'il y avait autre chose.
Connaissant pourtant le caractère parfois très angoissé de son amie, il était étrange qu'elle véhicule en même temps la paix de l'âme, pourtant, cela semblait être le cas.

Erwan, quant à lui, se contentait d'observer tranquillement Loren, toujours souriant, lui aussi semblait plus calme, et moins soucieux. Il enchaîna d'ailleurs avec l'explication de son plan.

"Ouais, je crois que ça va nous êtres très utile... Pour notre coup d'éclat!
En fait, on cherche quelque chose à intenter contre Peter Eastwood, le conseiller de McCloud, le problème c'est que ce type s'émeut pas d'un rien, donc il faudrait le faire réagir assez violemment pour qu'il parle un peu trop et que la rumeur se répande dans Genosha..."

Michael enchaîna directement, sans laisser de blanc.

"Le problème c'est qu'on sèche tous les deux sur la marche à suivre, le néant total au niveau des idées... On c'est dit que peut-être tu trouverais une solution..."

Michael fit à nouveau le tour de son bureau et alla s'asseoir derrière, il ne tenait pas en place, complètement frustré de ne pas trouver de plan lui-même. Il était pourtant un tacticien relativement entraîné, alors pourquoi une situation si simple lui demandait-elle autant d'efforts?
D'un signe de la main, il indiqua à Loren la chaise qu'Erwan avait laissée libre, lui non plus ne tenant pas en place.
Les deux frères avaient beaux être très différents, ils leur restaient quelques points communs. Le Chef des Rebelles chercha le regard de son lieutenant, avant d'y plonger le sien, intense. Dans ses yeux il cherchait l'idée qui lui faisait défaut, la réponse était dans ses iris, c'était certain...

» Absences de Loren
» Loren Ashley Gordon