Nouveau départ ou nouvelle fin? [Mat]

Hier matin encore, Ciara s’était réveillée à l’extérieur de Genosha avec pour seule compagnie des ruines funestes. Ce matin, pourtant, c’était dans une geôle exigue qu’elle avait ouvert les yeux. Il lui avait fallu un moment afin de se souvenir ce qu’elle faisait en ce lieu humide. Alors que cela faisait deux semaines qu’elle errait sans but près des murs de la cité, Ciara avait fini par tomber sur un vendeur d’esclave et ses hommes. N’était-ce pas ce qu’elle avait cherché? Sans doute, puisqu’elle n’avait pas prit la peine d’esquisser le moindre geste dans le but de fuir. La jeune fille avait cru lire dans les regards des hommes une certaine surprise. Ce ne devait pas être tous les jours aussi facile d’attraper un reclus. Toujours est-il qu’ils se reprirent assez vite et l’habitude leur revint lorsqu’ils se lancèrent comme des brutes sur Ciara. Étaient-ils trop idiots pour comprendre qu’elle n’avait pas vraiment l’intention de leur échapper? Sans doute. Après tout, ce n’étaient que des hommes de mains.
Alors que Ciara rencontrait à nouveau d’autres gens que des reclus, les vieilles habitudes reprenaient le dessus et elle ne pouvait s’empêcher de critiquer.

Toujours est-il que, juste après s’être réveillée ce matin là, un homme avait ouvert précipitamment la porte de sa cellule et lui avait envoyé une étoffe à la figure. Alors prostrée dans son coin, Ciara avait mit un certain temps à réagir Après inspection, le morceau de tissu s’avéra être une sorte de tenue plutôt sommaire, dont le rôle semblait être de mettre plus ou moins les formes féminines en valeur. Ciara détestait cela, mais elle n’allait pas cracher sur cette tenue, qui était bien mieux que tout ce qu’elle avait pu porter ces 6 dernières années.
C’était la première fois que Ciara passait par là et elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer aucun esclave. Cependant, les rumeurs allaient bon train aux portes de la ville et d’aucun disait que certains vendeurs laissaient parfois traîner leur marchandise des jours dans leurs cellules. Puis, lorsque l’heure était venue d’être mis en vente, on leur donnait une tenue avant de les mener sur le marché aux esclaves où ils étaient présentés comme du vulgaire bétail.

Ciara avait certainement été ‘capturée’ par un vendeur soucieux de garder sa ‘marchandise’ en bon état puisqu’elle n’avait passé qu’à peine plus d’une nuit dans cette geôle. La demoiselle enfila sa tenue docilement, que pouvait-elle tenter de toute façon? Avait-elle seulement envie de fausser compagnie à ses geôliers?
Quelques minutes passèrent avant que l’on vienne ouvrir sa porte à nouveau. Ciara se tenait droite comme un i et l’homme qui apparut dans l’encadrement de la porte n’eut qu’à lui lancer un autoritaire ‘vient là’ pour qu’elle le rejoigne. Il la considéra de haut en bas avant de l’empoigner fermement. Sans doute trouvait-il son comportement suspect et craignait-il qu’elle ne prépare quelque chose. Mais Ciara elle même ne savait pas encore ce qu’elle avait l’intention de faire. Pour le moment, elle avait décidé d’obtempérer mais ne promettait pas d’agir aussi docilement jusqu’au bout.

La jeune fille fut menée avec d’autres congénères jusqu’à une estrade, placée dans une rue fermée par deux imposantes portes. Plusieurs estrades étaient élevées dans cette rue, les différents vendeurs étant occupés à y attacher leur marchandise. Deux hommes, après avoir attaché le voisin de Ciara, entreprirent de répéter l’opération avec elle. Ciara se surprit à avoir un mouvement de recul, qui lui valu d’être fermement empoignée par l’un des deux hommes. La jeune fille se débattit tant bien que mal, mais l’homme lui broyait les bras de sa force de colosse. La seule solution qui lui vint sur le coup fut de frapper un grand coup dans les parties intimes de l’homme qui la relâcha avant de se plier en deux. Mais le deuxième colosse lui sauta dessus et la serra dans un étreinte qui lui coupa le souffle. Alerté par ce regain d'energie, deux nouveaux hommes de main s’approchèrent. L’un d’eux prit les bras de Ciara pour les emprisonner dans le dos de celle-ci, tandis que son compère relâchait son étreinte. On entrava rapidement ses mouvements en lui ceignant poings et pieds à l'aide de lourds bracelets de sécurité. Un chaîne vint finir le travail en la reliant à une poignée en fer intégrée à l’estrade.
Ciara se trouvait réellement mal-à l’aise d’être ainsi attachée comme une bête. Ses cheveux, lâches et emmêlés, pendaient devant ses yeux. Elle releva haut la tête afin de les dégager de son champ de vision.

C’est alors qu’elle vit les deux lourdes portes de la rue s’ouvrir. Les futurs esclaves étaient tous enchaînés et les molosses les surveillaient de près tandis que les vendeurs s’apprêtaient à venter leurs produits.