Nicolas Lazarey

- "Ne vous avais-je pas dit que je voulais en constater les effets moi-même avant de m'en porter acquéreur ?" déclara Nicolas d’un ton posé, des yeux bleus fixés sur son interlocuteur. Le fournisseur louche se ratatina dans son fauteuil de cuir.
- "Bien sûr, bien sur, un acheteur tel que vous mérite bien…"
Avant de terminer sa phrase, le fournisseur de Nicolas fit un petit geste négligent vers l’un des gorilles postés près de la porte de son bureau. Ce dernier s’avança, une valise à la main, qu’il ouvrit grâce à un code. Des profondeurs de la valise, il sortit un petit sachet opaque, qu’il tendit à Nicolas.
Celui-ci esquissa un petit sourire mi amusé - mi arrogant, observant son interlocuteur dans les yeux. Nicolas joignit le bout de ses doigts comme pour prier, même s’il n’était pas catholique pour un sou. Se penchant légèrement sur son fauteuil, il laissa une petite pause gênante pour le fournisseur avant de parler.
- "Vous ne croyez tout de même pas que je vais tester ceci moi-même ? Je vends toutes sortes de choses, mais je ne consomme pas mes propres produits… Appellez donc un de vos esclaves, malheureusement, je n’en ai pas encore trouvé un à mon goût… Je vous promets que si votre larbin fait une overdose, je vous rembourserais comme il se doit…"

[...]

Nicolas Lazarey trône derrière son imposant bureau, protégé du son assourdissant de son night club par les murs capitonnés de la pièce. Un mince sourire satisfait, arrogant, lui barre le visage. Puissant. Riche. Mais à quel prix ? Avoir racheté ce night club était une meilleure affaire qu’il ne le pensait. Il était content de pouvoir fournir ce que l’on ne pouvait trouver ailleurs à Genosha, satisfaire ces gosses de riches le faisait jouir au plus haut point. On se demande bien pourquoi… Tout simplement parce que voir ces enfants gâtés dépenser leur argent dans ce qui va les détruire, les voir se débaucher, était ce qu’il y avait de plus délectable dans cette ville. Nicolas referma à clef un des tiroirs de son bureau. Dans ce tiroir, se trouvait une unique photo, assez vieille si on en croyait les bords écornés et la couleur terne du papier. Sur ce cliché se trouve le visage souriant d’Amy Drake. Celle qui a aimé, la seule, l’unique. Mais qu’il a escroquée, puis trompée avant de l’abandonner à son triste sort. Il se souvient parfaitement du jour où il a acquis les actions et les terrains immobiliers de sa petite amie. Ce qu’il a du en faire, poussé par le chantage, et ce déchirement dans le cœur, dans la tête, de savoir que son Amy devrait traverser cette horrible souffrance que d’avoir été trahie par celui qu’elle aimait…
Reprenant son air glacial mais charmeur, Mr Lazarey se lève lentement de son lourd fauteuil de cuir.
Il y a une nouvelle cargaison qui devrait bientôt arriver… Une marchandise que les toxicomanes n’hésiteraient pas à tester, surtout après s’être renseignés sur les effets qu’elle est censée produire.
Nicolas se réjouit d’avance des affaires qu’il va traiter, la démarche nonchalante, il sort du bureau en agitant les clefs de sa voiture de luxe.

L’assurance et la bonne humeur de Nicolas pourrait très vite s’évanouir s’il venait à apprendre la vérité sur ses parents. Le jeune homme a toujours vécu seul, avec sa mère. De bonnes rentrées d’argent venaient tout les mois, sans que Mme Lazarey n’ait à travailler. Nicolas ne s’était jamais vraiment demandé d’où venait cet argent, et où était son père.
En fait, en bonne épouse attirée par le gain, la mère de Nicolas s’est tout simplement séparée de son mari lorsqu’elle venait d’accoucher, et celui-ci se devait de lui verser une pension exorbitante. Son mari s’est remarié, à tenté de fonder une nouvelle famille, mais sa femme est morte en couches. Le demi frère de Nicolas, Benjamin, en veut énormément à l‘ex femme de son père, et déteste Nicolas. La mère de ce dernier n’a pas jugé bon de l’avertir de l’existence d’un demi frère, et d’un père sur la paille à cause d’elle, mais son ex mari, lui, à tout expliqué à son deuxième fils, Benjamin. Le jeune demi frère de Nicolas est à présent un esclave, et tient responsable de tous ses malheurs l’ex femme de son pére. C’est un peu normal, puisque c’est elle qui lui soutire tout son argent.

Toute cette fortune amassée d’années en années, Nicolas l’a héritée à la mort de sa mère, atteinte du Geneydra au tout début de la contamination. Par chance, Nicolas est naturellement immunisé contre le virus… Mais cessons donc de l’appeler par son prénom, Nicolas ne cherche aucune familiarité avec la population de Genosha… Juste du divertissement, du bon temps. Vous pourrez toujours faire la connaissance de Monsieur Lazarey en allant à son night club…