Geneydra
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Geneydra


 
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 Welcome ... All is a joke I Leyla

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Peter Eastwood

Peter Eastwood


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MessageSujet: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeDim 25 Mai - 18:43

    Quoi qu’en disent mes traits détendus, je rageais intérieurement. Pourquoi avait-il fallu sciemment que sur tous les êtres humains ayant vu le jour j’aie ainsi la sœur la plus insupportablement irritante et éreintante ? N’y avait-il pas quelque chose qu’elle puisse comprendre en moi comme mon simple désir si aisé de tolérance ? Je ne lui demandais jamais rien, pas même de faire honneur à notre famille, mais elle arrivait encore et toujours à faire de ma vie un calvaire insatiable, qui n’avait jamais le bon goût de cesser de bon gré. Mais quel dieu avais-je offensé pour métier tel châtiment ? Etait-ce ma punition pour être si lâche et ne pourtant jamais poser genoux à terre ? Je voulais bien me damner pour que Shannon comprenne seulement une fois ce que je voulais, et qu’elle n’aille pas à l’encontre de tout ce en quoi je pouvais bien croire, qu’importe ce qu’elle en pensait. J’avais mes mœurs, il m’appartenait d’en faire ce que je désirais. Se résoudrait-elle un jour à comprendre ? J’avais honte de moi-même : j’étais encore plus naïf que ma sœur cadette.

    J’aurais tant aimé lui dire ma façon de penser, mais je n’en avais pas pris l’occasion. De voir cette nouvelle esclave entrer sous mon toit avait fait naître en moins une double émotion subversive. Ma sœur allait ainsi à l’encontre de mes principes, et je faisais absolument tout pour ne pas prôner l’achat de nouveaux esclaves, qui alimentaient par là tous les dires dont j’étais la plus franche victime après coup, mais je reconnaissais que ce serait au moins un être de moins qui pourrait être maltraitée. Chaque homme ou femme se mettant à mon servir malgré soi n’était pas moins bien traité que quelqu’un de ma famille, et je prenais ceci comme une chance d’en sauver quelques uns. Quel piètre sauveur étais-je, ils n’étaient pas martyrs, mais je faisais d’eux une nouvelle condition dans cette société tyrannique. Chacun de mes esclaves – qui en soient n’en étaient ainsi plus vraiment – formait une nouvelle classe sociale, et j’espérais, qu’à terme, ils soient la preuve que l’on pouvait exiger d’eux des services, en les traitant cependant avec Humanité, respect, et considération.

    Je passais pour un rêveur, un infâme anarchiste parfois, mais j’avais bon espoir qu’un jour la liberté fut regagnée par tous ces êtres, qui étaient finalement sans doute bien plus humains que je ne l’étais. Je n’avais de comptes à rendre à personne, et même Marvin McCloud ne pouvait exiger de moi une totale servilité. Bien sûr, je lui étais plus qu’un peu soumis, mais jusqu’à preuve du contraire il ne m’empêchait pas de traiter mes esclaves comme je l’entendais. Plutôt esclaves, ces hommes et ces femmes devenaient mes protégés, et jamais aucun ne serait menacé sous mon toit. C’était le seul réconfort que jamais devant leur situation que j’avais causé de mes mains. Qui que je sois, et quoi que je fus l’ombre du tyran qui méprisait leur vie, je cherchais sourdement un pardon, que jamais ils ne me donneraient.

    Je quittai le hall où j’avais laissé toute l’assistance, gagnant d’un pas ferme la salle à manger, puis le salon. Je m’y engouffrai avec vivacité, mais neutralité cependant. Il m’en fallait plus pour perdre pieds, et j’étais maître incontesté de mes nerfs, mais il me fallait voir les choses d’un regard neuf, plus lucide. Shannon me décevait davantage qu’elle ne m’excédait, mais le résultat était le même. J’avais passé ma vie à trimer pour elle, je continuais à me salir les mains pour elle, et c’était la seule considération qu’elle avait pour moi. En méprisant mes principes et valeurs, elle devait être consciente du mal qu’elle me faisait, mais je doutais de plus en plus de l’égard que ma sœur était capable d’avoir pour moi. Je n’arrivais jamais à la détester, je mettais son comportement à charge de ma culpabilité et de celle de nos parents, et enfin sur la vie que je lui avais offerte et qui ne l’avait pas emplie d’humilité. J’aurais tout donné pour qu’elle conçoive enfin ma vision des choses, mais elle manquait de recul sur la vie. C’était un détail que l’on nommait « maturité ».

    Je vins m’asseoir dans un fauteuil, soupirant à outrance. Je me sentais plus fatigué que mes vingt sept années ne le soufflaient. J’avais sans doute trop vécu pour quelqu’un d’aussi jeune, mais je n’étais pas homme à me plaindre. J’étais seulement sans but finalement, et j’avais perdu tellement de choses en si peu de temps. Mon cœur battait toujours pour Alexandra que le temps n’effaçait pas, je faisais toujours davantage l’objet des médisances auprès de McCloud, qui dégradait doucement ma crédibilité, et il y avait tous ces hommes et ces femmes que je voyais passer sous mon regard de lâche impuissant, les envoyant sciemment à la mort. Souriez, ô vous qui n’avez encore rien vu de la vie. J’en avais déjà tant vu, j’en étais tant blasé que blessé, et mon âme meurtri cherchait l’enfance que je n’avais jamais eu.
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Leyla Sawyer
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Leyla Sawyer


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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeDim 25 Mai - 20:09

    Et voilà, elle avait été vendue, comme un animal de compagnie, mais n’était-ce pas ce qu’elle était en fin de compte ? C’était ce que voulait faire croire Genosha. Les humains réduits à l’esclavage n’étaient que de stupides animaux de compagnie voués à la servilité. C’était dégradant et pitoyable, absolument inimaginable. Et pourtant, c’était vrai. Genosha était la ‘cité absolue’, la ville du vice emballé dans un joli paquet cadeau. Leyla avait du supporter les quelques minutes de torture lorsque ses bourreaux lui avaient inséré cette puce sous la peau. Cette puce qui était le signe de sa soumission et de son appartenance à un individu. Leyla ne pouvait concevoir de se laisser faire, et pourtant, elle y était obligée. Cette adolescente aux lunettes luxueuses et au look impeccable, serait-ce elle sa future ‘maîtresse’ ? Si c’était le cas, peut-être pourrait-elle la manipuler pour arriver à ses fins, pour acquérir une liberté, même la plus fugace, mais elle se doutait bien que les pires étaient les adolescentes capricieuses et nées avec une cuillère en or dans la bouche. Elle n’avait plus la possibilité de faire quoi que ce soit. Elle devait suivre les deux acheteurs et restait attentive, à tout. Elle qui se plaignait de ne plus rien avoir à voler dans ce monde, elle aurait au moins le plaisir de passer à côté du luxe tous les jours. Peut-être que les riches cachaient des choses inespérées et peut-être pourrait-elle réussir à retrouver sa liberté. Mais pourquoi retrouver sa liberté lorsque le monde entier n’est que ruines et chantier en perdition ? Ce qu’il fallait faire, c’était renverser la tendance, abattre le tyran pour retrouver des valeurs de vie plus morales.

    Leyla ouvrit les paupières, la mâchoire serrée pour réprimer un cri de douleur. L’un de ses tortionnaires posa ses outils sur la plateau métallique et fit un signe à celui qui maintenait les bras de la jeune femme.


    « C’est bon ma jolie… » Lui susurra l’autre.« Réjouis-toi, tu appartiens à la famille Eastwood maintenant. Si je me rappelle bien, l’homme de la maison est conseiller auprès de McCloud. Tu vas t’amuser comme une petite folle. »

    Leyla ne quitta pas son air renfrogné, se contentant de lui adresser un regard assassin. Elle put enfin se redresser, massant sa nuque douloureuse, ses cheveux blonds barrant son visage. Eastwood, conseiller de McCloud ? Fabuleux. Le conseiller du tyran ne devait être que comme tel. Mais étant plus prêt de lui, alors, peut-être pourrait-elle l’atteindre plus facilement ?
    L’un des hommes lui ordonna de le suivre et Leyla ne se fit pas prier, restant muette comme une tombe.


    « Je te conseille vivement d’obéir à ton maître, ou sinon, il suffit qu’il appuie sur un bouton et tu sentiras ta rébellion passer j’peux te l’assurer… »

    Son maître ? Elle qui pensait que l’adolescente capricieuse serait sa ‘maîtresse’ fut quelque peu surprise. Mais les hommes se révèlent être plus facilement manipulables, ce qui étaient un point positif ; néanmoins, si elle appartenait au conseiller de McCloud, elle avait beaucoup de chance de tomber sur un malade en mal de domination. Elle n’avait plus le temps de penser, elle aurait tout le temps pour ça lorsqu’elle serait arrivée à destination, qu’elle pourrait observer l’environnement… Elle se surprenait même à prier pour y trouver un coffre fort, qui l’aiderait sûrement à surmonter son esclavagisme.

    Le trajet se passa sans esclandre. Leyla put poser ses yeux sur l’architecture de Genosha, ville reconstruite à l’image de sa population, superficielle et tyrannique. Il ne fallut que quelques minutes pour qu’elle gagne son nouveau logis. Elle appréhendait de se retrouver face à son nouveau maître ; elle s’attendait à un homme vil, sans foi ni loi, un homme qui aurait du finir derrière des barreaux sous un régime moins pathétique. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle tomba nez à nez avec un homme d’à peu prés son âge, dont les traits reflétaient un malaise considérable. Il semblait contrarié, voire consterné par cette situation. L’adolescente qui devait être sa petite sœur lui présenta Leyla comme étant un présent. A l’entente d’un flot de paroles, l’esclave crut comprendre que le conseiller devait essuyer une rupture difficile avec une menthe religieuse et que « celle-là » - avait di la capricieuse en désignant Leyla – serait parfaite pour lui faire oublier « cette catin pompeuse de fric ». L’esclave était restée quelque peu interdite devant cette situation. Elle n’y comprenait rien et la surprise pouvait se lire sur son visage fin. Histoire de famille…
    Les deux individus s’éclipsèrent dans une autre pièce, laissant là Leyla et son incompréhension. Après quelques secondes d’inertie, la jeune femme se dirigea vers la fenêtre, parcourant des yeux l’immense propriété digne d’un milliardaire et bondit vers la porte d’entrée. Sa main tourna fermement la poignée à plusieurs reprises mais en vain, elle ne cédait pas. La porte était fermée. Elle lâcha un soupir, posant son front contre le pan de bois, et resta immobile durant quelques secondes. Même si elle arrivait à sortir, elle serait sûrement retrouvée. A quoi cela servirait-il ? Elle se retourna, s’adossant ainsi à la porte, ses yeux s’arrêtant sur l’encadrement de la porte du salon qui laissait filtrer un filet de lumière. Elle revint à pas lents et silencieux à son point de départ et posa ses yeux perplexes sur la silhouette qui était assise sur le fauteuil. Elle reconnut l’homme en question – qui allait donc être son maître – et perçut la lassitude de ses traits, preuve qu’il n’était pas pour l’acquisition de cette esclave. Elle ne savait pas si elle devait être rassurée pour ce qu’elle venait de voir ou plutôt inquiète. Il était le conseiller de Marvin McCloud après tout non ?
    Elle se tenait debout, immobile et impassible, les bras retombant le long de son corps, le regard rivé vers cet homme et les lèvres closes… Comment agir ? Trouver une arme ? Même si son apparence ne laissait penser que seul le sang froid habiter son corps, intérieurement, un flot de pensées ne cessait d’agresser son esprit sans relâche…
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Peter Eastwood

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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeDim 25 Mai - 20:53

    J’étais si blasé de cette situation, et j’avais tellement peur qu’elle finisse par m’échapper. Sous mes allures sereines, assurées et charismatiques, j’étais lâche et méprisable, et je n’avais pas plus foi en moi qu’en ma sœur. C’était même peu dire qu’admettre que quelque chose de dégradant habitait désormais les rangs de notre estimée famille. Qui étions-nous pour nous prétendre supérieurs à qui que ce soit ? Les Eastwood existaient depuis des années, et nous nous étions, au fil des générations, attirées de belles considérations, toujours plus superficielles et futiles. Mais maintenant, c’était ces considérations qui faisaient de ma sœur et moi des personnes existantes à part entière, avec un statut, un droit de vivre, et une liberté sans bornes, en échange d’une totale soumission, et de la suppression de toute valeur morale. J’étais beau ainsi, dénué d’honneur et de fierté, j’avais modeste allure dans mon habit de conseiller, alors que je ne devais ma victoire sur la vie qu’aux dépits d’autrui. J’en venais doucement à l’évidence selon laquelle je détestais ce que j’étais, malgré le fait sans limite que je l’accepte docilement, à l’instar de tout le reste.

    Glacé d’effroi, je fixais obstinément un point invisible en face de moi. Quelque chose me gênait, sans que je sache quoi. Mes yeux partirent à la dérive, et je croisai enfin le regard de cette jeune femme, qui s’avérait me porter attention. Je lisais aisément en elle, car elle n’était pas la première à fouler le sol de ma maison. Soit elle cherchait le moyen de s’enfuir, soit elle cherchait le moyen de me tuer. Peut être pourrais-je lui faciliter la tâche dans le second cas. J’écartai fiévreusement mon cynisme pour détourner le regard, conscient de n’avoir aucun intérêt à la regarder si fixement. Mes mains se refermèrent sur les bras du fauteuil, et j’expirai avec aisance. Je voulais reprendre mes droits sur ma propre personne avant de ne tenter quoi que ce soit. Je cherchais le maximum de décontraction pour ne pas risquer de me perdre dans les méandres infiniment hostiles de mon esprit torturé. Après une longue inspiration, je décidai de me lever, pour aller vers elle.

    Ma sœur l’avait choisi avec grand soin, et c’était de loin ce que je trouvais le plus monstrueux. Elle semblait à peine moins âgée que moi, et cette idée ne faisait que contracter encore davantage mes entrailles. Elle avait quelque chose de vif dans le regard, mais je n’arrivais à savoir si c’était réellement de l’hostilité, ou seulement la perplexité qui pouvait l’étreindre. Ses traits étaient fins, son regard étaient si clair et semblait pourtant si sombres. Tout jurait à la perfection avec l’image qui me restait d’Alexandra, et j’étais pris d’un violent frisson me parcourant l’échine. Shannon avait été minutieuse, perversement méticuleuse en réalité, et je ne reconnaissais rien en cette femme qui ait eu le mauvais goût de me rappeler la femme qui avait mon cœur. Quelque part, j’aurais pu être attiré d’une quelque façon, mais il y avait un « tout » qui existait entre elle et moi, qui faisait de tous mes sentiments un mélange confus qui était tout sauf de l’attirance. Quoi que fut l’idée de ma sœur cadette, je n’en étais pas. Pas du tout.

    « Hmm … Je te prie d’excuser ma conduite. »

    Autant la tutoyer sur le fait, nous gagnerons du temps. De toute façon, je n’étais pas adepte des longues cérémonies. Malgré le fait que je semble désormais plus détendu, je me méfiais d’elle. Pas qu’elle m’apparaisse réellement comme une menace mais plutôt qu’elle pouvait très vite le devenir. Tous les esclaves se sentaient nécessairement menacés, et je ne les en blâmais pas. C’était la raison pour laquelle je demeurais sur mes gardes, de peur d’avoir à essuyer quelques hostilités. Je n’avais aucune envie de recourir à la force de quelque façon. Mieux valait prévenir que guérir, je préférais m’en tenir à bonne distance. Au moins jusqu’à ce qu’elle connaisse mes intentions, après quoi j’osais peut être naïvement espéré qu’elle ne craindrait plus rien. A mon humble avis, elle n’avait pas peur, mais j’espérais cependant pouvoir lire dans son regard une autre lueur que celle du rebus.

    « Je me nomme Peter Eastwood, conseiller de Marvin McCloud. Je suppose que tu te doutes que la jeune femme qui t’a … acheté n’est autre que ma sœur, Shannon. »

    Je déglutis doucement. J’espérais pouvoir agir avec tact et subtilité, comme toujours, mais j’avais peur qu’elle n’ait un tempérament subversif et qu’elle ne réagisse trop vite pour avoir le temps de m’exprimer. Je préférais encore ne pas risquer le diable. S’il y avait bien quelqu’un à ne pas provoquer, c’était le lion que l’on avait soi-même mis en cage. A mon regard, c’était ce qu’elle était. Qu’importe que je veuille en prendre soin, je la gardais en cage, et voilà ce qui faisait la faiblesse de mon intention. Malheureusement, je n’avais pas le pouvoir de faire d’elle une femme libre, sans quoi je l’aurais fait. En agissant de la sorte, je l’aurais condamné, j’aurais condamné ma sœur, ainsi que moi-même. Rendre ainsi leur liberté aux esclaves n’était pas leur rendre service, paradoxalement.

    « En pénétrant chez moi, tu délaisses ton statut d’esclave pour celui de domestique. Je ne peux te rémunérer mais tu obtiendras de quoi te nourrir convenablement, ainsi qu’hygiène et alimentation. Personne ne te touchera, je puis t’en faire la promesse. Chacun de mes esclaves est avant tout un être humain, et je n’admets pas qu’une telle condition soit admise sous mon toit. Si tu as des questions, je t’en donne bien aisément la liberté également. »
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Leyla Sawyer
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeLun 26 Mai - 3:14

    Le silence… Ce fut ce qui frappa d’abord Leyla. Un silence poignant et lourd qui s’était insinué dans la pièce dés qu’elle y avait mis les pieds. L’homme qui était assis sur ce fauteuil semblait porter sur ses épaules un fardeau démesuré et le dépit semblait animer son visage inquiet. Il reporta son attention sur elle qu’après un long moment, comme s’il venait à peine de la remarquer. Il lui adressa un seul regard, dégageant une certaine anxiété et de la tristesse avant de se détourner vers le vide. Leyla restait immobile, pas sûre de comprendre ce qui était vraiment en train de se passer. Elle aurait pu avoir pitié de cet homme si elle n’était pas aussi en colère à ce moment même. Elle parcourut la pièce du regard, les poings serrés, son intérêt glissant vers chaque issue, vers chaque objet, vers tout ce qui pouvait retenir son attention. Elle passa instinctivement sa main au niveau de sa nuque, où elle pouvait sentir la puce sous sa peau. Un endroit savamment choisi par les tortionnaires. L’esclave ne pouvait pas se la retirer par lui-même à ce niveau là, et tenter quoi que ce soit reviendrait à se donner volontairement la mort. L’homme se décida enfin à se lever pour s’approcher d’elle et Leyla ne bougea pas, se contentant de le détailler de la tête aux pieds avec méfiance. Elle harponna ses yeux verts pour ne pas les lâcher une seule seconde, tentant de comprendre ce qu’il était et ce qu’il ressentait à ce moment même.

    Il s’adressa alors à elle, d’une voix au début peu assurée, comme s’il cherchait ses mots pour expliquer la situation actuelle. Un homme particulièrement poli ce Peter Eastwood d’ailleurs ; mais pourquoi se fier à des paroles mielleuses ? Les hommes qui étaient au côté de McCloud ne pouvaient que tendre vers des buts vils et malsains. Leyla ne disait rien, préférant le laisser parler, écoutant avec attention toute phrase prononcée avec minutie pour en saisir l’essentiel. Sa dernière tirade lui arracha un froncement de sourcils traduisant son incompréhension. Quelque chose n’allait pas ; il disait la considérer comme une domestique et non pas comme une esclave, il disait qu’elle allait être respectée sous ce toit, et pourtant, l’homme qui libérait ce flot de paroles enivrantes était le conseiller de McCloud, le plus grand tyran jamais connu sur Terre. Cela ne collait pas. Il lui donna la parole et, elle ne s’attendait pas vraiment à avoir le droit de poser des questions en venant ici. Elle resta interdite, le fixant comme si tout ça n’était que supercherie, puis elle cligna brièvement des paupières comme si elle sortait d’un songe. Elle chassa une mèche de cheveux de devant ses yeux et afficha une moue dubitative. Puis, elle entreprit d’avancer de quelques pas, de sorte à se retrouver face à Peter et se mit à observer son visage marqué par la lassitude. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle ressentait à ce moment même. Elle mourrait d’envie de le gifler, sachant pertinemment que cette violence qui crispait ses membres était due à tout ce qu’elle avait subi durant les derniers jours passés au marché. Elle planta à nouveau son regard mutin dans celui de l’incompréhensible conseiller Eastwood et ne put réprimer un petit rire nerveux.


    « Expliquez moi quelque chose Monsieur Eastwood. » Susurra-elle. « Comment se fait-il que vous prôniez le respect des ‘esclaves’ alors que vous léchez les bottes de Marvin McCloud ? »

    Il était quoi au juste ? Quelle était son excuse à celui-là pour ne pas s’élever contre McCloud ? Pourquoi être à la botte de quelqu’un lorsque l’on s’oppose à ses valeurs ? Elle sentit une douleur soudaine dans sa tempe gauche, sûrement du au fait qu’elle n’ait rien mangé depuis deux jours et ferma les paupières un instant, laissant échapper par la même occasion un long soupir. Elle se sentait au bord de l’explosion simultané de toutes ses émotions, complètement dépassée par la situation actuelle.

    « Même si vous n’acceptez pas qu’une telle condition soit admise sous votre toit, on dirait bien que vous l’encouragez lorsque vous conseillez cette raclure… » Lâcha-elle avec dégoût. « Alors à quoi est-ce du ? Avez-vous peur de faire partie des rebelles mais des justes Mr. Eastwood ? »

    Elle secoua légèrement la tête, laissant sa question en suspend, provoquant de ses yeux animés par la haine ceux de son interlocuteur. Que croyait-il au juste ? Qu’elle allait lui être reconnaissante d’être clément avec elle ? Oui, elle pouvait au moins lui accorder qu’il ne présentait pas avoir un mauvais fond, mais les individus qui se complaisaient dans le système actuel pour éviter les retombées la mettaient clairement hors d’elle. Et Peter Eastwood, en plus de cela, côtoyait tous les jours cet enfoiré de McCloud sans broncher. C’était inconcevable…
    Toutes ses paroles venimeuses, elle était bien consciente que cela ne servait pas à grand-chose, mais elle ne pouvait se résoudre à se taire face à cet individu. Bien qu’il n’avait pas l’air méchant, il restait quand même le bras droit du tyran de Genosha, et rien que pour ça, elle sentait en elle des envie de meurtres…
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Peter Eastwood

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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeLun 26 Mai - 8:09

    « Je n’ai aucunement à me justifier devant toi, sache-le. »

    Contrairement à ce que l’on pouvait croire, je n’étais pas en colère contre elle. Chacun des esclaves qui avait passé le pas de ma porte ne m’avait pas traité avec davantage de reconnaissance, et je m’en moquais bien. Depuis l’arrivée de ma sœur en ce monde, j’avais compris que jamais ceux que je pourrais protéger ne me remercieraient de quelque façon. J’avais fait avec, comme toujours, et je m’étais dispensé de croire qu’il me fallait des signes distinctifs pour avoir la sensation de faire quelque chose de bien. Je posais sur elle un regard qui n’était pas moins lasse que d’habitude, et en plus de ne pas lui devoir d’explications, elle n’en méritait. Je ne savais sans doute pas ce qu’elle prenait pour acquis, mais la façon dont elle s’adressait à moi ne valait pas ma considération. Par clémence ou stupidité, je comptais lui donner du temps, sans la réprimander le moins du monde :

    « Et tu n’as aucune raison d’être insolente, cela ne changera absolument rien, pas même mon comportement envers toi. »

    J’aurais aimé lui expliquer plus clairement ma façon de penser, mais je ne m’en sentais pas la force. Elle apprendrait au contact des autres « esclaves » de ma maison que quoi qu’elle dise ou pense de moi, je ne changeais jamais d’optique. Peut être qu’elle ne pourrait jamais comprendre que c’était pour le moment le seul moyen de les protéger, mais il fallait avouer que le lui expliquer aurait irrémédiablement été une perte de temps. Elle ne pouvait voir que l’optique d’une rébellion unie, mais, à l’heure actuelle, sans doute pouvais-je davantage pour eux que tous les rebelles réunis, et cela il ne fallait pas le négliger. Le seul problème des insurgés étaient bien qu’ils n’avaient pas conscience du temps qu’il fallait au changement. En homme libre, j’essayais de faire en sorte qu’il soit suffisant pour réussir. Je devais cependant bien reconnaître que chaque révolte ne m’aidait pas à plaider leur cause. McCloud prenait comme contre exemple à ceux que j’amenais chaque acte des rebelles par exemple. Il me fallait user de tact pour ne pas me mettre en dangers.

    « Tu trouveras dans les chambres de domestiques – où sont chacune des personnes que tu vas côtoyer désormais – de quoi t’habiller plus décemment si tu le désires. »

    Je lui indiquai un long couloir qui se perdait dans les tréfonds de la maison. Je ne pouvais pas franchement dire qu’elle n’était pas vêtue sous la décence, mais il devait y avoir quelque chose de dégradant à être habillée de cette manière dans l’idée d’être « offerte » à quelqu’un. J’essayais de me montrer des plus courtois, je ne voulais rien forcer, et peu importait la façon dont elle me verrait maintenant ou dans l’avenir, je n’étais pas dans l’optique de lui plaire. Je comptais seulement la protéger, même contre son gré s’il le fallait, je n’attendais guère son approbation. Peu m’importait.

    Quelque part, au fond de moi-même, j’aurais aimé qu’elle me regarde différemment, qu’elle me voie autrement que comme l’allié du tyran qui avait fait de sa vie un enfer, mais je ne le pouvais sans lui expliquer la mienne, et c’était bien trop impossible. Je n’étais pas moins asservi qu’eux, mais il n’en avait pas conscience. Dans son univers de misère, elle n’arrivait pas à voir ou à comprendre que quoi que je possède on m’avait moi aussi enlevé ma liberté. Si j’avais dû expliquer à chaque regard accusateur pourquoi j’agissais avec autant de servilité pour quelqu’un qui n’en valait pas la peine, je serais mort avant d’en avoir eu le temps. Il fallait savoir survivre, j’avais réussi à m’en sortir. Et contrairement à la majorité des privilégiés je le devais avant tout à moi-même, et non pas à mon nom. Je rageais souvent qu’on se méprenne sur ce que j’étais, mais je savais fort bien que rien ne changerait jamais. Cette jeune femme n’était rien pour moi, alors ce qu’elle pouvait penser me passait bien au-dessus de la tête.

    « Tu pourras y manger, dormir, et tu te feras indiquer tes tâches. Je me doute fortement que tu y sois réticente, mais c’est la seule chose que j’exigerai de toi. Evidemment, je te prie d’ores et déjà de pardonner ma sœur pour son comportement, et encore davantage son … ami. Si tu as besoin de quelque chose … »

    Déjà je m’éloignais. Je n’étais certes pas à son service, mais je tenais à son intégration, même si tout devait se passer dans l’indifférence. Je « m’entendais bien » avec la majeure partie de mes « esclaves », l’autre partie me portant de l’indifférence, et je n’en demandais pas plus.
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Leyla Sawyer
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeLun 26 Mai - 14:56



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    A quoi s’attendait-elle de cette joute verbale ? Une justification pour cet acte de lâcheté ? Leyla ne s’attendait pas à plus venant de la réaction de son interlocuteur. Il lui déclara alors qu’elle n’avait aucune raison d’être insolente car cela ne changerait rien à la situation ce qui manqua de lui faire friser la crise de nerfs. Elle n’avait pas de raison d’être insolente ?! Si justement ; elle venait de se faire capturer et vendre comme une bête de foire, elle avait vécu durant des années en cherchant de quoi se nourrir, de quoi survivre, elle avait du se défendre contre les siens et faire face à de nombreux cadavres qui jonchaient le sol, et tout cela, ceux qui vivaient dans le luxe de Genosha ne l’avaient pas connu. Cet homme s’était-il au moins mis une seule fois à la place de ceux qui étaient traités en esclave ? Elle en doutait, et pourtant, tout dans le comportement de Peter montrait qu’il n’était pas comme les autres, pas comme McCloud, qu’il était dérangé par quelque chose, voire accablé par un fardeau dérangeant. Elle ne répondit rien à cette réplique, préférant contenir sa colère. Elle était fatiguée, éreintée par tout ça, et c’était plutôt évident qu’elle n’avait pas les idées claires.

    Peter lui désigna alors un couloir où sa chambre de domestique l’attendait. Il lui proposa de se changer pour se vêtir de manière plus décente, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Elle jeta un œil à la robe noire qu’elle portait puis croisa les bras contre son buste, se sentant vulnérable plus que jamais. Il reprit la parole, lui annonçant les directives et Leyla se surprit à penser que cet homme respirait une indifférence et une rigueur à glacer le sang.


    « Si tu as besoin de quelque chose… »

    Besoin de sa liberté ? Besoin d’une fin heureuse ? La colère ne se lisait plus sur le visage de Leyla ; ça avait laissé place à du dépit. Elle laissa son regard divaguer sur le sol puis passa une main sur son visage, signe de son découragement. Il s’éloigna d’elle, et Leyla ne se sentit jamais aussi mal en situation de crise. Elle se tourna et jeta un œil vers le long couloir qui disparaissait dans l’ombre ; elle y perdit son regard durant quelques secondes comme si elle allait entreprendre un voyage éreintant puis se contenta d’inspirer avant de s’y diriger. Avant de franchir l’encadrement de la porte, elle s’arrêta et prit la parole.

    « Je m’appelle Leyla. C’est plutôt bon à savoir si vous souhaitez me donner des ordres. A moins que vous nommiez vos esclaves par des numéros… » Déclara-elle sur un ton calme et lointain.

    Elle continua son chemin, n’attendant nulle réponse de la part de son interlocuteur et entreprit de pénétrer dans la pièce dont la porte était entrouverte. C’était une petite chambre avec un lit, un bureau et une armoire. Elle resta campée sur le seuil de la porte durant quelques secondes avant d’oser y mettre le pied et de regarder le tout d’un œil évasif. Elle ouvrit l’armoire et en sortit un simple pantalon en lin noir et un tee-shirt qu’elle enfila aussitôt. Elle se sentait d’autant plus mieux qu’elle ne ressemblait plus à une prostituée. Elle se laissa tomber sur le lit, les bras retombant sur de part en part de son visage fatigué. Elle ferma les paupières un court instant, mais il suffit de ces quelques secondes pour que le sommeil embrume son esprit et que son corps n’ait plus la force de bouger. Elle ne savait pas si elle avait le droit à un peu de repos, mais à ce moment même, ça lui était bien égal de faire ou pas ce que l’on attendait d’elle…
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeLun 26 Mai - 20:55

  • Elle était d’une insolence folle. Je lui accordai un simple regard tandis qu’elle s’éloignait, loin d’être désireux d’en entendre bien davantage. Je n’aimais absolument pas son comportement, mais comment aurais-je pu l’en blâmer ? Malgré ce qu’en disais les apparences, j’avais un cœur, une sensibilité, et une compréhension, mais ce n’était pas à force de réactions aussi subversives et impulsives voire puériles que les choses changeraient. Un élan de communication me prit au ventre, mais je préférais l’ignorer. Ce n’était plus de mots dont elle avait besoin, mais sans doute bien de gestes. J’étais compréhensif, je savais l’être, mais encore fallait-il m’en donner la chance. Alors que mes pas m’éloignaient doucement de mon ancienne position, je me rendis compte comme l’attitude de Leyla avait de l’importance pour moi. J’étais conscience que c’était anormal, mais je prenais surtout conscience que cela avait quelque chose de répréhensible.

    Je préférai alors me concentrer sur tout autre chose, pour ne pas me contrarier davantage. J’avais bien du travail, mais j’étais heureux de ne pas avoir à me déplacer pour autant. Je gagnai ainsi mon bureau dans lequel j’avais la très ferme intention de rester cloîtrer jusqu’à l’heure du déjeuner. Ce serait encore la meilleure façon de ne pas être dérangé, importuné, ma sœur ne viendrait pas m’y chercher – dans tous les sens que le terme recelait – et je pouvais ainsi être certain d’une tranquillité toute relative. Je n’étais plus que seul face à moi-même, et c’était dans ces instants-là que je me maudissais bien davantage. La solitude happait irrémédiablement mon esprit, mais j’avais ma tâche à effectuer pour ne pas trop y penser instamment. Je cherchai alors à me plonger le plus possible dans les dossiers papiers se présentant à moi, qui devenaient le seul univers que je voulais côtoyer.

    Après quelques heures, je sentis la faim venir posséder mes entrailles. Un bruit des plus écoeurants m’échappa, et je lâchai sur le fait un gentil blasphème comme l’on n’en faisait plus depuis quelques décennies. Je sortis de mon bureau pour constater que ma sœur était d’ores et déjà à pied d’œuvres pour faire régner la tension entre ces quatre murs. Je l’évitai du mieux que je pus, je n’avais aucune envie de me confronter à elle pour le moment, bien que je sache pertinemment qu’elle finirait par me garder entre quatre yeux, moment durant lequel je devrais nécessairement m’expliquer. Je ne lui devais rien, jamais, mais pourtant jamais non plus ce besoin ne me quittait.

    Je me dirigeai alors vers les cuisines. Etonnement, c’était un lieu que je visitais très régulièrement. J’avais de l’argent, à n’en pas douter, mais cela ne faisait pas de moi un récalcitrant à y faire un tour, ou même à y participer. Il n’y avait pas de mal à user de ses mains utilement, et je pouvais encore dire qu’aucun sang ne salissait mes mains si ce n’était celui de quelques bêtes survivantes – qui n’étaient pas des moindres. Aujourd’hui, je n’étais pas tout à fait enclin à cuisiner, mais je me débrouillai pour préparer un petit quelque chose, rien de bien exceptionnel : encore une salade, parsemée d’un trop plein de crudités qui ne me donnaient que davantage faim. J’y ajoutais de l’eau, et un peu de pain, ou tout du moins ce que l’on nommait ainsi. Le virus nous avait tout réduit à la synthèse de quasiment tous les produits. Rien n’était véritablement naturel, il fallait l’admettre. Je disposais tout cela sur un plateau, sortant enfin dans un salut pour l’ensemble des personnes présentes.

    Au lieu de prendre la direction de la salle à manger, je bifurquai au détour du couloir, gagnant ainsi le couloir adjacent. Evidemment que je me dirigeai en la direction des chambres des domestiques. N’avais-je pas dit des gestes plus que des mots ? J’en avais sans doute besoin bien moins qu’elle. C’était même certain. Je pris la précaution de frapper, mais aucune réponse ne me parvint. Je ne demandais pas davantage une quelque accession, j’entrouvris la porte, pour mieux me glisser à l’intérieur de la pièce par la suite. J’osai à peine poser mes yeux sur elle, de peur de me paraître à moi-même indécent. Je déposai le plateau sur le bureau, et m’en retournai déjà. Quelque part, j’aurais aimé pouvoir lui dire quelques mots, mais ce fut impossible, et je m’en sentais étrangement soulagé. Alors, je la laissai et m’en retournait au dehors, refermant bien soigneusement la porte. Mes pas me conduisirent jusqu’à la salle à manger, où je ne m’arrêtai pas. Ma faim s’était coupée dès lors que mes yeux s’étaient à nouveau poser sur la jeune femme. Quelque part, j’avais honte, et je partis la dissimuler au regard du monde dans mon bureau. Quelque chose n’allait pas …
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeMar 27 Mai - 3:49

    Un sommeil fiévreux, c’est ce dont elle eut droit à peine les paupières closes. Cela devait faire deux jours qu’elle n’avait pas dormi, cloîtrée dans cette geôle à l’odeur immonde et au sol froid et humide. Comment fermer l’œil dans un endroit pareil ? Surtout étant donné qu’on est conscient que d’ici peu, quelqu’un ouvrira cette satanée porte, seule possibilité de s’enfuir. Des images troubles et obscures parvenaient à l’esprit de Leyla alors qu’elle était sensée reposer son corps et sa raison. Des flashs défilaient devant ses yeux, des souvenirs égarés, des bruits et des odeurs familières, des contacts, tout ce qui pouvait lui rappeler sa vie avant le virus puis cette catastrophe qui bouleversa son quotidien comme celui des millions d’autres personnes. Les fous, la violence, la peur, la souffrance, la faim, le besoin, la solitude, tout cela émergeait telle une masse incontrôlable, heurtant inlassablement la jeune femme qui ne pouvait trouver la sérénité dans son repos.

    Elle se redressa brusquement, ses lèvres entrouvertes laissant échapper un gémissement et son souffle court traduisant son sommeil mouvementé. Elle mit quelques secondes avant de se remémorer où elle se trouvait actuellement. Ses yeux cherchaient à la hâte le moindre repère et elle ramena ses jambes contre elle, soutenant sa tête en glissant ses doigts dans ses cheveux emmêles. Elle cligna des paupières, pour s’assurer qu’elle était bien réveillée, puis dirigea son regard vers la fenêtre d’où l’on pouvait percevoir une obscurité abondante. La nuit était tombée. Combien de temps avait-elle dormi ? Si elle se rappelait bien, elle était arrivée dans la matinée chez la famille Eastwood, ce qui voulait dire qu’elle s’était assoupie durant de longues heures. Etonnement, elle n’aurait jamais cru qu’on lui autorise cela, mais tout laissait croire que Peter avait bon cœur. Elle se redressa après quelques minutes d’immobilité et posa ses yeux sur le plateau posé sur le bureau. Un plateau repas. Quand lui avait-on apporté cela ? Serait-ce une bonne intention du maître de maison ? Leyla avait du mal à croire ce qu’elle voyait. C’était elle l’esclave et elle trouvait le moyen de se faire servir. Elle se dirigea vers la nourriture et ne put pas résister très longtemps à la vue des aliments qui composaient son assiette. Quel réel plaisir de se mettre quelque chose sous la dent. Elle savourait chaque bouchée et gorgée comme si c’était le meilleur festin qu’on lui ait jamais servi.

    Après s’être rassasiée, elle hésita un long moment à sortir de sa chambre. En écoutant attentivement les bruits des alentours, elle pouvait en conclure que personne ne vaquait à des occupations bruyantes. Elle tourna doucement la poignée et passa la tête dans l’entrebâillement de la porte jetant des brefs regards de droite à gauche. Personne.
    Elle sortit de sa chambre, prenant par la même occasion le plateau qu’elle avait précédemment dévoré, puis se mit à avancer à pas de loups, les sens aux aguets à la recherche d’une présence quelconque. Elle passa devant la cuisine puis y pénétra pour y faire sa vaisselle, après quoi elle ressortit pour se diriger vers le salon. Tout était extrêmement silencieux et la jeune femme en venait à se demander s’ils étaient pas tous partis. Son regard glissa de meuble en meuble et d’objet en objet. Ses doigts vinrent effleurer le bois et les couvertures abîmées des vieux livres qui garnissaient une bibliothèque. Tout était soigneusement à sa place et par ces petits détails, Leyla pouvait deviner que Peter Eastwood était un homme très rigoureux et ordonné. Ses yeux se perdirent alors vers les tableaux accrochés au mur ; c’était souvent la planque idéale et c’est fou ce que l’on pouvait trouver derrière ces cadres de bois lorsqu’on cherchait bien. Une étincelle de curiosité traversa les iris flamboyants de la captive et elle s’approcha à pas lents du mur, ses doigts glissant contre la tapisserie froide.

    Son âme de cambrioleuse revenait toujours au galop, surtout dans ce genre de situation où elle n’était pas là de son plein gré. Cependant, Leyla était quelqu’un de curieux et elle se contenterait seulement de chercher les caches de son ‘maître’. Loin d’elle était l’idée de voler quoi que ce soit. A quoi servirait-ce de toute manière ? Elle jeta un œil avisé aux tableaux mais n’y trouva rien derrière. Dommage…
    Elle se retourna et reporta son attention sur la fenêtre qui donnait sur l’immense propriété des Eastwood. Tout était baigné par la pâle lueur de lune, et la jeune femme discernait très peu dans cette obscurité environnante. Elle appuya son front contre la vitre, fermant les paupières pour profiter du silence puis resta ainsi durant quelques secondes, inlassable et pensive. Le sommeil l’avait quitté pour de bon et elle n’allait sûrement pas se fatiguer avant quelques heures. Voilà ce qui lui laissait du temps pour ses petites investigations. Après tout, il fallait bien qu’elle découvre où elle allait vivre pendant pas mal de temps…


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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeMar 27 Mai - 15:45

    Quelque chose qu’on ne pouvait comprendre qu’en ayant croisé le regard de cette femme. J’étais glacé d’effroi, et perdu d’appréhension. Le plus dur était bien cette conscience du mal être, et j’essayais en vain de m’en défaire. J’avais vu, dans ma vie, plus d’esclaves qu’on ne saurait le croire, mais chacun de ceux que j’avais été amené à posséder avait fini par se résigner à l’idée que je n’étais sans doute pas l’idéal de personnes qu’il aimerait côtoyer mais que je n’en étais pas moins quelqu’un qui pouvait servir leurs intérêts. Peu m’importait quelque reconnaissance – même si je l’accueillais toujours avec plaisir. Mais, alors, Leyla avait quelque chose de plus particulier, de différent qui la rendait soudainement aussi méprisable à mes yeux qu’appréciable. J’avais lu en elle une rage que je connaissais bien, mais jamais cet aspect ne m’avait été aussi subversif. J’y pensais, je ne faisais que cela, mais je savais au moins tout autant que je n’aurais pas dû. Pas tant. Quand mes pas m’eurent ramené jusqu’à mon bureau, j’étais décidé à laisser mon travail quel qu’il soit pour découvrir enfin ce qui faisait de cette femme quelqu’un de si différent.

    En réalité, je n’eus pas beaucoup à chercher. Ma sœur avait joué très finement son coup, et je pouvais au moins me plier à cela. Leyla reflétait – physiquement parlant – tout ce qu’Alexandra n’avait pas été pour moi et ne serait jamais. Il fallait être conscient que cela ne me rapprochait pas de la jeune femme, mais plutôt m’en éloignait de telle façon que j’aie le sentiment de devoir me protéger moi-même de certaines mauvaises réactions. Je méprisais ardemment Shannon pour son geste. Elle avait su lire en moi comme personne ne le pouvait, et le plus frustrant était qu’ainsi elle savait précisément où me faire du mal. Bon gré mal gré, je ne savais si elle le voulait, ou non. En tous les cas, j’étais maintenant fixé sur une chose : je voulais bien trop de bien justement à Leyla, qui n’était alors pour moi rien de plus qu’une domestique. Et tellement plus. Il ne fallait rien confondre, elle n’effaçait pas la femme qui avait mon cœur, mais elle s’appropriait inconsciemment par là une partie de ma considération, de ma compréhension, et quelque part de mon attention. Je n’aimais pas cette idée, mais j’avais pourtant agi en ce sens. Ce fut de cette façon que je vis les heures défilées, alors que je maudissais ma cadette silencieusement, tout en me sommant intérieurement de cesser ce conflit stupide qui me faisait perdre tellement de temps.

    Mon estomac eut rapidement fait de réclamer son dû, et je ne pouvais désormais plus m’y dérober. Je devais, quelque part, affronter ma sœur à un moment ou à un autre, et c’était le plus difficile à admettre. Non pas qu’il le faille, mais bien que je l’évite. Lâche, c’était encore et toujours le mot qui semblait le mieux me convenir, et quoi que cette idée m’insupporte, je ne m’y soustrayais jamais concrètement. Quoi qu’il en soit, je m’enhardis à cesser de traiter des affaires dont je ne voulais point, et je sortis pour gagner la salle à manger. Il y faisait une chaleur appréciable, et l’air fleurait bon une cuisine fraîche et enivrante. C’était fait, j’avais faim. Déjà je m’installais dans l’idée de souper. Durant tout le repas, Shannon eut le bon goût de ne rien évoquer de Leyla et je me surpris moi-même à n’y plus penser. Puisque je ne m’en rendais pas compte, je ne pouvais m’en réjouir, mais quelque chose de plus léger demeurait en moi. Le tout se passa en une nette tranquillité, et je me permis de bien largement soupirer d’aise consumée une fois le dîner terminé. Je prétextai alors encore du travail, et il était finalement vrai que j’en avais, après cet après midi à ruminer inlassablement.

    La lumière vacilla quelque peu. Je relevai la tête, pour scruter le néon. Je fus ébloui suffisamment longtemps et suffisamment douloureusement pour comprendre que c’était davantage ma vue que la luminosité qui était défaillante. J’étais fatigué. Mes yeux se posèrent un instant sur la fenêtre qui reflétait une part d’obscurité telle que j’étais certain que la nuit fut bien avancée. Après un soupir sans nom et sans raison, je rangeai mes affaires les plus importantes, fermai ce qui devait l’être pour mieux sortir. Quand j’eus verrouillé mon bureau – chose que je faisais à chaque nouvelle arrivée « d’esclaves » pour des raisons évidentes – j’entrepris de gagner l’escalier pour rejoindre ma chambre. Je fus stoppé dans cet élan quand j’aperçus un peu plus loin une masse indéfinie. Shannon n’avait plus besoin de faire le mur depuis bien longtemps, alors qui cela pouvait-il être ? Quand je fus assez près pour distinguer Leyla visiblement encline à se « familiariser » - avec tout ce que cela pouvait comportait – je ne réprimai pas un sourire, qui s’effaça à peine.

    « J’ose au moins espérer que tu trouves ton bonheur ? »
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeVen 30 Mai - 2:40

    Leyla était occupée à observer les moindres recoins de la pièce dans laquelle elle se trouvait, laissant son regard vagabonder sur les infimes petits détails que certains n’auraient même pas pris le soin de remarquer. Alors qu’elle saisissait une petite boule de cristal entre ses doigts fins pour y plonger ses yeux azurés, elle fut surprise par une voix pas encore familière, qui la fit sursauter et lâcher le précieux objet qui vint se briser au sol dans un bruit singulier. Ses membres se raidirent alors que ses yeux hagards se posaient sur les bouts de verre brisés. Elle se retourna brusquement pour faire face à Peter qui était quelques mètres plus loin, les traits tirés par la fatigue. Consternée, elle porta ses doigts à sa bouche et se mordit la lèvre inférieure. Qu’allait-il faire ? Premièrement, il venait de la surprendre en train de toucher au mobilier, deuxièmement, elle venait de casser cet objet qui devait valoir énormément d’argent. Trouver son bonheur ? Oh oui, si cela prenait en compte contrarier son maître…

    « Je suis désolée… » Lâcha-t-elle, confuse. « Vous m’avez surprise et… Excusez-moi. »

    Voilà deux fois qu’elle s’excusait. Même si Leyla n’avait pas l’air d’être très conciliante et que son passé de cambrioleuse la rendait plutôt indifférente aux biens matériels des autres, elle pouvait se réprimander pour sa maladresse parfois. Le fait est qu’elle ne s’attendait pas à être surprise par le maître de maison et elle détestait perdre le contrôle de la situation. Elle baissa immédiatement le regard, posant ses yeux azurés sur les débris de cristal puis dans un froncement de sourcils, elle se dirigea d’un pas déterminé vers la cuisine. Une vague de stupeur s’était abattue de plein fouet sur elle et elle dut attendre quelques secondes avant de se reprendre. Elle resta immobile appuyée au plan de travail pendant quelque temps, puis elle se décida à chercher activement dans les placards pour trouver de quoi ramasser les dégâts. Silencieusement, elle se disait que ce n’était pas grave, qu’il était riche et que ce genre d’objets devait couvrir la superficialité de tout Genosha. Retrouvant un peu de son mordant, elle se redressa et se dirigea vers le salon, là où elle avait laissé Peter. Elle le regarda à peine et vint ramasser les débris de cristal, les lèvres pincées et la mine anxieuse. Cette situation était terriblement gênante et Leyla ne savait plus comment réagir. Ne pouvant réprimer son malaise, elle lâcha un soupir et leva les yeux vers Peter.

    « J’espère que cet objet n’était pas de trop grande valeur sentimentale pour vous… » Commença-elle sur une note d’humour.

    La valeur réelle de l’objet, elle la connaissait. Ayant appris à évaluer toutes sortes d’objets durant ses cambriolages, Leyla était difficile à berner. Cette boule de cristal valait beaucoup, mais quel intérêt d’avoir cet objet dans son salon ?


    « Je suis rarement maladroite et je me maudis quand cela arrive… » Ajouta-elle, toujours quelque peu désemparée.

    Elle se redressa enfin, tenant les vestiges de cette pièce dans la pelle, ses yeux glissant jusqu’à ceux de son interlocuteur. L’avait-elle froissé ? Non, elle ne le croyait pas. En cet homme semblait subvenir bien d’autres émotions, bien d’autres pensées, bien d’autres préoccupations. Et pour sûr, être le conseiller de Marvin McCloud ne devait pas être de tout repos. Elle quitta l’étreinte de ces prunelles, qui la rendait mal à l’aise puis se rendit à nouveau dans la cuisine pour y déposer le fruit de sa maladresse. Elle s’arrêta un instant, le silence pesant ayant à nouveau envahi les lieux, tout en sachant que lorsque deux personnes se trouvaient non loin l’une de l’autre, c’était plutôt prématuré. Elle passa une main sur son visage, plus sûre de ce qu’elle ressentait à l’égard de cet homme. Elle n’était plus venimeuse comme quelques heures plus tôt. Le manque d’agressivité de Peter avait éveillé en elle une sensation étrange, une sensation qu’elle n’avait pas sentie depuis l’avant contamination. Elle se retourna mais néanmoins, elle ne revint pas dans l’autre pièce ; elle s’adossa contre le buffet, ses bras de part en part de son corps tendu et se contenta de fixer devant elle comme si cela lui permettrait de passer inaperçue. Ses réactions violentes étaient les seules possibles jusqu’à maintenant. C’était comme si cela lui facilitait la tâche. Les individus rencontrés jusqu’à maintenant ne lui avaient pas permis de faire appel à une quelconque gêne ou vulnérabilité. Elle détestait se sentir comme ça, mais ce Peter, cet homme qui était dorénavant son ‘maître’, agissait de telle sorte qu’elle le haïssait pour ça. Pourquoi la ménager ? Pourquoi la protéger ? Cela rendait tout tellement plus difficile…



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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeVen 30 Mai - 9:24

    « Ne t’en fais pas. »

    Qu’aurais-je pu dire d’autre ? Je n’allai pas la réprimander de quoi que ce soit, quoi que cet objet est une réelle valeur à ne pas négliger, mais premièrement cela n’aurait rien changer, ensuite elle aurait inévitablement pu se braquer sous les mots que j’aurais prononcé, et enfin cette perte d’argent plus que concrète ne changerait rien à ma vie pour autant. J’avouais bien souvent ne pas plaisanter avec la valeur de l’argent, mais il était des jours où j’étais bien plus que conciliant à ce sujet, Leyla me forçait à l’être. Elle m’y contraignait pour la bonne et simple raison que je ne voulais pas de son hostilité, et que j’étais prêt à faire des efforts pour cela. J’espérais intimement que ce ne fut pas en vain, mais tout ne faisait jamais que lui appartenir. Je ne lutterais pas éternellement, je le savais, mais rien ne m’empêchait d’essayer. C’était de personnes comme moi donc chacun des dits « esclaves » avaient besoin. Je n’avais pas la prétention d’être meilleur ou pire qu’un autre, mais j’avais espoir de redonner la foi à tous ces gens qui me méprisaient pourtant ardemment.

    Je la laissai partir sans un mot de plus, en grande partie parce que j’étais lassé de lui courir après, et ensuite parce qu’elle ne me fuyait sans doute pas sans raison. Je n’arrivais pas à savoir ce qu’il pouvait bien passer dans son esprit, et une forme très nette de frustration très nette naissait en moi sans raison. Après tout, il n’y avait rien de plus naturel que cette évidence, je me devais d’ignorer ce qu’elle pensait, pourtant je l’aurais aimé pour seulement savoir que faire pour ne pas laisser durer cet instant fort pénible, probablement pour l’un comme l’autre. Quelque part, au fond de moi-même, j’arrivais à la considérer comme quelqu’un à nécessairement protéger, même d’elle-même, mais avant cela il allait falloir lui expliquer certaines petites choses me paraissant essentielles. Le dialogue était une clef que l’on avait sciemment oubliée, mais que je voulais toujours remettre à aujourd’hui. Je m’enhardis ainsi à la rejoindre, gardant de fermes distances.

    « Tu sais, je n’ai aucune envie de t’être hostile, et ça pourra te sembler étrange, mais j’aimerais un jour être digne de ta sympathie … »

    Evidemment que je pensais chacun des mots que j’étais prêt à dire. Dans mes instants de supériorité relative – comme présentement où j’avais de manière illusoire le dessus sur elle – je me sentais plus sûr de moi, et je pouvais parler avec aisance, et fierté. Je profitais de cet instant de confiance en moi-même pour ne pas me défiler, et exprimer le peu de témérité que demandait mon geste. Le courage appartenait aux grands hommes, et je n’en étais pas. Pourtant, cela m’importait peu, voire même nullement. Je n’étais destiné à faire de grandes choses dans ma vie, et tout portait à croire que je ne verrai pas d’esclaves libres avant ma mort, et j’étais désireux de participer à l’humanisation nouvelle de chaque être présent à ce jour. C’était un simple rêve, et contrairement aux grands hommes, il pouvait se réaliser.

    « Si cela ne dépendait que de moi, tu serais déjà libre, si cela ne dépendait que de moi, vous ne seriez tous pas moins libres que quelqu’un comme moi, mais ce n’est pas le cas. S’il te plait de me détester, je ne pourrais pas t’en empêcher, je le sais, mais sans avoir besoin de me remercier, prends conscience que je te laisse une chance, une chance de vivre mieux que tu n’as vécu jusqu’à maintenant … oh, bien sûr, comme tu sais être cynique, tu vas me souligner que la liberté ne ressemble pas à cela pour toi, mais avant que tu n’aies eu loisir de le dire, j’aimerais te souligner qu’au lieu de vivre un tel endroit, tu pourrais encore agoniser très lentement dans un taudis de la basse cité … Tu veux la liberté ? La porte est ouverte, tu peux aisément t’en saisir, mais ici tu es protégée, aidée, dehors, je ne réponds plus de toi. »
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeVen 30 Mai - 13:37

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    Perdue dans ses pensées, fixant inlassablement la masse uniforme face à elle, Leyla semblait absente. Lorsque Peter pénétra dans la cuisine pour s’adresser à elle, elle se contenta de lever les yeux vers lui, les lèvres indubitablement closes. Il n’avait pas envie d’être hostile envers elle, et espérait même susciter de la sympathie chez elle. Oui c’était étrange comme souhait, surtout venant de la part d’un homme qui soutenait McCloud, mais Leyla pensait que ce que disait Peter était des plus sincères. Elle plissa les yeux, l’observant à nouveau comme s’il sortait de nulle part puis se rapprocha de quelques pas. Une longue tirade s’ensuivit et la jeune femme écouta attentivement tous les mots qui franchissaient les lèvres de son interlocuteur, tentant tant bien que mal de saisir ce qu’il dégageait. Peter, paradoxalement, semblait vouloir aider les esclaves, il semblait désireux d’atteindre un idéal qui lui était cependant interdit. Lui laissait-il une chance ? Oui, le niveau de vie ici était différent de tout ce que l’on pouvait croiser à l’extérieur, mais cela voulait-il dire que pour bien vivre il fallait dépendre des autres ? C’était ce qu’il semblait, et Leyla détestait dépendre des autres. Mais avait-elle le choix ?

    « Tu veux la liberté ? La porte est ouverte, tu peux aisément t’en saisir, mais ici tu es protégée, aidée, dehors, je ne réponds plus de toi. »

    Non ce n’était pas aussi simple. La liberté n’était pas à portée de mains, car Genosha était la cité du tyran, et que cette puce retraçait ses faits et gestes. La protection et l’aide que lui proposait Peter la rendait perplexe, la rendait nerveuse. Elle se l’était promise, faire route seule, ne faire confiance à personne, la survie au détriment des sentiments. Elle resta muette, l’expression de visage traduisant son angoisse et ses doutes.

    « Vous souhaitez me protéger et m’aider ? Pourquoi ? » Demanda-elle sur un ton grave. « Pourquoi traiter avec le tyran alors que vous tendez vers un idéal où la liberté est en possession de chacun ? »

    Supercherie ? Double jeu ? La vague de mystère s’épaississait autour de cet être dont elle ne savait cerner les intentions. Un voile de mystère qui la rendait curieuse, qui savait percer ses défenses pour l’étreindre avec acidité. Elle n’aimait pas éprouver cela, mais le fait est qu’elle ne pouvait pas se restreindre indéfiniment. Foutus sentiments, foutue envie, foutue curiosité…
    Elle s’approcha encore et encore, à pas lents, pour ne pas le brusquer. Les yeux verts de Peter semblaient refléter une réelle volonté de la rassurer et de la calmer, comme si elle s’avérait être un lion en cage. Susciter de la sympathie à son encontre ? Il pourrait… Seulement, Leyla ne savait pas vraiment s’il faisait cela pour essayer de se rassurer sur sa condition actuelle ou si la sincérité de son geste était à prendre au sérieux.


    « Comprenez mes questions… Votre statut actuel et votre comportement est d’un paradoxe étonnant. » Murmura-t-elle à quelques mètres de lui.

    Ses iris harponnèrent les siens comme si elle tentait de trouver une réponse, comme si elle tentait de saisir ce que dissimulait cet homme qui se campait fièrement face à elle. Toutes ces préoccupations qu’elle pouvait lire sur ses traits fatigués, à quoi étaient-elles dues ? Leyla se maudissait d’éprouver une telle envie d’en apprendre plus, mais sa curiosité était un vilain défaut qui était tenace…


Dernière édition par Leyla Sawyer le Lun 2 Juin - 17:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeLun 2 Juin - 17:39

    « Alors, je vais t’expliquer. »

    Bien évidemment, je ne comptais pas passer à confessions, mais j’avais le devoir d’être honnête avec elle, et je m’en allais de ce pas m’en acquitter. Il y avait des choses que l’on ne pouvait confier à personne, je ne pouvais pas me permettre de passer pour un conspirateur auprès de Marvin McCloud, sans quoi ce serait l’heure de ma déchéance, mais j’avais encore la possibilité de libérer certaines de mes pensées, d’autant quand elle concernait quelqu’un d’autre qui ne pouvait que peu me compromettre par ces informations. Je n’allais pas médire, je n’allais pas aller à l’encontre du « gouvernement », je n’allais pas non plus renier ce que j’étais et ce que je faisais, mais j’allais prendre grand soin d’expliquer l’image paradoxale et pourtant légitime de ma position.

    « Sans vouloir t’offenser, il est facile de se lever contre un régime … Jamais cela n’aura d’impact, il faut en être conscient. La petite révolte est une plaisanterie donc Il se distrait chaque jour … »

    J’étais parfaitement honnête jusque là, Marvin McCloud se récriait toujours avec délectation des petits faites de révolte, avant de les abattre que plus violemment. La rébellion était quelque chose de sérieux, d’important, et je la voyais monter comme le signe d’un prochain changement, pourtant je préférais souvent négliger cette force qui ne pouvait m’être d’aucune utilité. C’était une façon de me déculpabiliser que d’entreprendre doucement de changer l’état actuel des choses, mais il fallait bien se racheter comme l’on pouvait, et c’était mon seul moyen. Je ne serai sans doute pas plus apprécier d’un côté ou de l’autre, mais j’aurais alors au moins la force de me regarder dans un miroir sans me faire honte.

    « J’ai aidé à instaurer ce système, je ne le nie pas, mais je sais également ainsi comment le changer. Tous les orchestrateurs d’in régime ne sont pas forcément satisfaits de celui-ci, et ils peuvent être désireux de le modifier quelque peu … J’en suis. »

    J’étais, en effet, désireux de me donner bonne conscience, c’était incontestable. Et égoïste. Mais si mon égoïsme pouvait servir un intérêt commun, alors n’était-ce pas de l’altruisme ? En mon for intérieur, je savais que mes actes étaient à doubles tranchants, mais je les assumais pleinement. Je ne quittais plus le regard de Leyla, alors que je tentais doucement de lui expliquer pourquoi j’étais de ceux qui « l’opprimaient » tout en voulant son bien. C’était complexe, mais je voulais essayer. Après tout, chaque personne était capable de corriger ses erreurs, tant bien que mal. De plus, il ne fallait pas omettre que Marvin McCloud était celui qui avait sauvé l’Humanité. Il en avait fait quelque chose de méprisable, mais son premier dessein avait été le bon. C’était de même pour moi, sauf que je tentais maintenant de réparer mes erreurs : les erreurs d’une vie.

    « Ce sera long, et peut être que je ne serai pas là pour voir ce monde changer … De l’intérieur, je veux changer le système. Pas le supprimer, je veux le modifier. Et, ne te méprends pas, je ne me joue pas de toi … Je suis chez moi comme je suis ailleurs. Aucun faux semblant. »
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Leyla Sawyer
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeMer 11 Juin - 15:06

    Leyla pensait qu’elle n’aurait pas droit à une seule réponse de la part de son interlocuteur, et pourtant, celui-ci se décida à lui ‘expliquer’ sa situation complexe. On pouvait dire qu’elle fut surprise par cet élan d’attention. Elle était loin de penser qu’il lui donnerait assez de considération pour daigner lui expliquer ce qu’il avait derrière la tête. Mais il ne fallait pas être très perspicace pour voir que Peter Eastwood était un homme fatigué, accablé par sa propre culpabilité. Malgré le fait qu’il se montre sûr de lui à propos de ses actes et de sa position actuelle dans la société, Leyla pouvait voir dans les yeux troublés de son interlocuteur que quelque chose le dérangeait. Alors qu’il prenait la parole pour lui dire que s’insurger contre un régime politique était une chose facile et que cela n’avait aucun impact sur le pouvoir actuel, la jeune femme croisa les bras contre sa poitrine, joignant ses lèvres dans une moue dubitative. Il n’avait pas tort ; une révolte n’était rien… Une insurrection pouvait commençait à inquiéter et McCloud devait être habitué aux menaces de quelques individus qu’il avait conduit à l’esclavage. Seulement, McCloud avait pour le moment de bons pions à son actif, mais que se passerait-il si les individus qu’ils emploient se retournaient contre lui ?
    Peter ne se disait pas satisfait du propre gouvernement qu’il avait aidé à construire. Oui, car quel gouvernement ?! Genosha était gouverné par un tyran, qui privilégiait les plus riches et réduisait en esclavage les pauvres. Qu’y avait-il de positif dans cette société, qu’y avait-il d’humain ? Rien, strictement rien…

    Leyla l’écouta attentivement, se mordant la lèvre sans dire un seul mot, attendant qu’il ait fini. Il avait l’air vraiment enclin à changer le système qu’il avait aidé à concevoir et pourtant il ne semblait pas se rendre compte que ce qu’il avait fait en aidant McCloud était réellement déplorable. Mais que savait-elle au sujet de politique après tout ? Tout ce qu’elle voyait, c’était un homme qui s’était laissé embarquer dans la construction d’une cité et d’une civilisation, ne pouvant pas s’élever contre l’homme qui avait permis la salvation de bon nombre d’êtres humains. « Aucun faux semblant »… Leyla le regarda, ses billes azurées brillant d’une méfiance qui laissait place à de la compréhension.


    « Je comprends d’une certaine manière ce que vous souhaitez faire… » Commença-elle sur un ton calme. « Comme je suis consciente que mon impulsivité me porte préjudice et ne mène souvent à rien. Mais vous jouez à un jeu dangereux… Surtout lorsque vous côtoyez un homme comme Marvin McCloud…»

    Elle s’était éprise de compassion pour cet homme. Il ne lui inspirait plus de mépris ni d’hostilité. Cependant, elle ne le connaissait pas, et il pouvait très bien être un beau parleur malgré la sincérité qu’il assurait avoir à son égard.

    « J’ose espérer que vous gardez les faux semblants pour McCloud et que vous dites vrai en m’assurant être sincère. » Ajouta-elle, le regard troublé.

    Son regard s’attarda sur le visage fatigué de son interlocuteur et elle esquissa un petit sourire, le plus doux possible.


    « Souhaitez-vous que je vous prépare quelque chose à manger ? » Lui demanda-elle en s’adossant contre le buffet.

    Pour une fois qu’elle était conciliante, c’était rare mais mérité. Elle était reconnaissante envers Peter de lui avoir parlé, de ne pas l’avoir laissé dans l’ignorance. Et il paraissait tellement accablé par sa condition qu’elle voulait bien faire un petit effort pour lui.


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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeVen 13 Juin - 11:46

    « Il n’y a pas de faux semblants. »

    Ma vie n’avait jamais été un mensonge et ne le serait jamais. Il y avait bien des choses que j’avais fait et dont je pouvais largement avoir honte, mais je n’avais jamais joué du mensonge pour autant. Mentir relatait d’être capable de mépriser autrui au point de le maintenir sciemment dans l’ignorance, or j’avais toujours tout fait de front, et je ne comptais pas m’en défaire. Marvin connaissait parfaitement ma position quant à l’esclavagisme. Je n’étais pas « pour » mais je ne me montais pas « contre » non plus. Shannon avait déjà une fois failli me mettre dans une sale situation, et j’avais dû céder à l’achat d’esclaves qu’elle désirait si intensément. Depuis lors, des esclaves étaient venus vivre chez moi, mais je peinais toujours davantage à cautionner ce fait. J’avais seulement fini par me convaincre qu’ils étaient mieux ici qu’ailleurs.

    Elle parut se radoucir, et sa compréhension me faisait grand bien. Je me rendis doucement compte de l’importance que je lui accordais, alors qu’elle n’en méritait sans doute pas le tiers. C’était plus fort que moi, et en même temps tellement absurde. Je ne m’étais que rarement acharné à être compris, et pourtant je semblais mettre un point d’honneur à ce qu’elle ait une idée « positive » de moi. C’était à la fois étrange et accablant.

    « Non, merci. »

    J’en avais presque omis qu’elle demeurait officiellement à mon service. L’heure était trop avancée pour que j’aie envie de manger quoi que ce soit, d’autant qu’elle me perturbait au plus haut point. Je ne savais pas pourquoi je cherchais à ce point à me justifier devant quelqu’un à qui je ne devais aucun compte. Plus j’y pensais, et plus je me rendais compte du mépris que j’essayais d’exalter à l’égard de Leyla, sans savoir ni comprendre pourquoi. Après tout, elle m’avait été hostile, mais je la pensais encore menaçante à mon égard. C’était bien plus facile à gérer quand elle me maintenait sérieusement à distance, et je devais admettre mon manque de volonté. Elle n’était guère plus jeune que moi, et j’avais pourtant cette affreuse sensation de me retrouver en compagnie d’un interlocuteur plus jeune, qui ne nageait pas dans le même « bassin » que moi. C’était une façon de me souligner qu’elle n’était sans doute pas en mesure de tout comprendre au sens du mot « politique », ainsi que tout ce que cela impliquait. Je tentais malgré elle de la rabaisser dans ma propre estime, et c’était autant puéril que futile.

    « Préoccupe toi de toi, Leyla. Et tâche de ne plus rien briser. »

    Je lui accordai doucement un léger sourire. J’avais peur de m’attarder auprès d’elle, et je pensais qu’un peu de sommeil me permettrait de relativiser cette journée sincèrement éreintante. Demain sonnait l’heure d’avoir un entretien avec Shannon et j’en étais fatigué par avance. Ses « frasques » m’épuisaient toujours que davantage, mais elle demeurait ma sœur et je me sentais en devoir vis-à-vis d’elle. J’avais toujours eu ce devoir d’aîné, et je le garderai à jamais. Shannon était peut être ma plus grande frustration, bien avant ma position au gouvernement, ma rupture avec Alexandra, ou mon manque d’égard et de respect quant aux « esclaves ».
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MessageSujet: Re: Welcome ... All is a joke I Leyla   Welcome ... All is a joke I Leyla Icon_minitimeMer 18 Juin - 15:46

    Pas de faux semblant, alors elle ne pouvait que le croire. Du moins essayer. Elle ignorait tout de la relation entretenue par McCloud et son conseiller, elle ignorait même en quoi consistait régir toute une ville. Ce qu’elle savait, c’était que McCloud s’était servi de ce virus pour s’élever et régner, se laissant aller à ses obscures perversions. Leyla regardait vaguement le sol, et lorsque la voix de Peter lui parvint, c’était pour refuser sa proposition de lui préparer à manger. Elle hocha simplement la tête, les lèvres pincées, l’observant silencieusement. Cet homme était étrange ; tout dans ces paroles, son attitude, démontrait qu’il prenait une certaine distance avec elle, qu’il voulait maintenir une relation d’indifférence qui commençait à se dégrader peu à peu. Elle était témoin de leurs deux comportements complètement contradictoires ; elle et son impulsivité colérique, et lui et son flegme et sa retenue, c’était quelque chose d’assez particulier. Il lui dit alors de se préoccuper d’elle et surtout de ne plus rien briser. Se préoccuper d’elle ? Leyla trouvait cela fort énigmatique. Etait-ce une manière de dire « Occupes-toi de tes affaires » ? Elle plissa les yeux puis se contenta de lui rendre son sourire – certes discret mais qui était pourtant bien là.

    « Ne vous en faites pas, je saurais me faire la plus discrète possible… » Lui répondit-elle avec amusement.

    Elle avait l’étrange impression qu’il souhaitait la fuir, qu’il souhaitait se donner bonne conscience en lui expliquant certaines choses mais qu’au fond, il se protégeait du moindre contact avec ses esclaves. La raison ? Peut-être avait-il peur de s’y attacher. C’était dur à dire. Cet homme était manifestement scellé par le mystère, et cela ne rendait Leyla que plus curieuse. Elle entreprit de s’avancer, de planter ses yeux dans les siens, comme pour tester les limites de son interlocuteur puis elle lui offrit un sourire en coin.


    « Alors bonne nuit, Monsieur Eastwood. » Murmura-elle.

    Elle avança son visage et déposa un baiser furtif sur la joue du concerné. Ce geste était dans le but de le décontenancer. Elle avait bien vu ses prises de distance envers elle, et l’interpeller sur certains de ses gestes était sûrement la meilleure manière de le tester. Peut-être finirait-elle par en apprendre plus sur celui qui était son maître ? Elle se dirigea ensuite vers la porte pour quitter la pièce, ne se retournant même pas. Une fois dans le couloir sombre, elle regagna sa chambre en silence et referma soigneusement la porte. Elle alluma la petite lampe de chevet puis vint s’asseoir, un air absent dépeint sur son visage fin. Elle resta immobile durant une bonne dizaine de minutes, comme si elle avait besoin de se remémorer ces derniers jours. Derniers jours qui la rendaient d’ailleurs perplexe ; elle avait l’impression d’être perdue. Il fallait du temps pour s’adapter et imaginer qu’elle vivrait dans cette cité, endossant le rôle d’esclave lui arracha un long soupir. Avait-elle sommeil ? Elle n’en était pas sûre. Elle se sentait seulement lassée de cette situation, de ce combat…


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