Let There Be Rock [Libre]

Du sommet de la Tour Irina, il était impossible de distinguer les passants dans les rues, si ce n'était de très vagues points noirs gesticulants. Une Tour créée à l'image de son propriétaire, côtoyant les cieux. Dieu avait un regard sur tous ses enfants, Marvin McCloud sur tous les habitants, quelle sensation grisante que de se savoir au sommet de la plus haute tour, basée elle-même sur les hauteurs de la ville, un pied de nez à Dieu et aux hommes.

IL était celui qui avait sauvé l'humanité, IL était celui qui leur avait donné de l'espoir, IL était le plus riche, le plus puissant et le plus fort! Et il écoutait la musique à plein tube dans son bureau, au mépris total de sa pauvre secrétaire qui devait supporter des groupes ringards morts il y a bien longtemps, certains tués par le virus d'ailleurs.
Si Marvin McCloud passait la plupart de ses journées dans son bureau, il passait aussi le plus clair de son temps à s'ennuyer comme un rat mort. Son nouveau statut ne l'obligeait plus à travailler dans un laboratoire, il avait des dizaines de chercheurs et de médecins à ses ordres, qui s'évertuaient tout le jour et parfois la nuit à créer et étudier l'Irina. Et la vérité était que son bureau n'était rien d'autre qu'un faire valoir destiné à impressionner davantage les habitants de Genosha et ses employés.

Car Marvin McCloud gagnait de l'argent rien qu'en respirant, et même quand il ne respirait pas il en gagnait. Et pourtant, il en voulait toujours plus, de quoi se rouler dans des liasses entières de billets verts.
Pour l'heure, il était confortablement allongé sur un sofa de cuir rouge, bougeant le bout di pied au rythme de la batterie, sur le splendide morceau d'AC/DC "Let There Be Rock". Son bureaux, immense par la taille, ne comportait simplement que des vitres, qui formaient une coupole, telle une khipa sur la tête de la Tour Irina. Le seul mur qui se dressait à cet étage servait de cloison entre l'espace qui lui était reservé et celui réservé à sa secrétaire et aux visiteurs, un hall à lui tout seul.
Sans oublier la place de l'ascenseur.

Occupé donc à battre la mesure, la musique à tue-tête, il survolait plus qu'il ne lisait le rapport des dernières recherches sur le virus. Loin d'en avoir finit avec le Geneydra, il continuait à en faire des cultures, afin de renforcer le virus, dans le même temps, il perfectionnait l'Irina, afin de ne pas avoir une Chimère sans son Bellerophon. Pourquoi continuer des recherches aussi dangereuses? Pour se ménager une porte de sortie en cas de problème. Si jamais la population devait un jour se retourner contre lui, pour une raison X ou Y, il lui suffirait de balancer une version améliorée du virus dans les rues de Genosha, puis de laisser le temps aux habitants de se rendre compte de l'impuissance de l'Irina, pour ensuite leur proposer le nouvel Irina à prix d'or.
Connaissant les privilégiés de la ville, ils n'hésiteraient pas à dépenser des fortune pour acheter l'antidote pour eux et pour leurs esclaves.
C'était certes une méthode peu conventionnelle, mais il fallait bien assurer ses arrières, il était réaliste sur le fait que sa situation était trop belle pour durer éternellement. Il viendrait un jour où il serait remis en cause, et les faits d'armes de ces Rebelles n'étaient pas pour arranger la situation.

Loin d'atteindre le Dirigeant, ces manifestations l'exaspérait, mais il n'était pas dupe, loin du coup d'éclat, les Rebelles visaient surtout les esprits. Faire réfléchir les plus indécis sur sa réelle personnalité et sur ce qu'il leur faisait subir à tous, même au plus riches. Il n'avait pas l'intention d'attendre sans rien faire, protéger ses arrières étant la seul chose faisable.
Une fois le rapport terminé, il le balança sur son bureau, qui trônait au centre de la salle. A part le canapé et le bureau, la pièce contenait également un billard, un réfrigirateur, un mini-bar et une bibliothèque.
Quelques plantes vertes disposées ici et là, mais malgré toute la décoration, il était impossible d'oublier l'immense vide au-dessus de sa tête, la dizaine de mètres de plafond qui séparait le sol du point culminant de la coupole. Si Marvin n'était pas dérangé par ce détail, cela ne manquait pas d'impressionner ses visiteurs, la seule chose un peu gênante étant le léger écho qui rebondissait sur les parois vitrées.

il se leva, gesticulant comiquement et braillant les paroles, se dirigea lentement vers le billard et récupérant une queue tapa une boule avant d'abandonner l'objet de loisir pour son frigo, où il récupéra un soda. Puis il retourna à son bureau et s'y assit lourdement, posa ses pieds sur le meuble de bois sombre délicatement ouvragé.
Il n'avait rien à faire, et cela il ne le cachait pas, de toute façon, il faisait encore ce qu'il voulait, et celui qui oserait l'en blâmer se verrait rapidement relayé au rang d'esclave.

Ayant reçu le rapport de son second concernant l'expédition de la matinée, Stark décida d'aller le porter lui-même à Marvin McCloud.
Bien que les deux hommes se connaissent bien de part les affaires les ayant lié avant la contamination puis à la suite de celle-ci, Stark ne cessait pas d'être impressionné par l'intelligence du dirigeant de la cité.
Il n'avait pas seulement découvert l'antidote qui allait sauver l'Humanité d'un fin inéluctable, il avait réussi à s'en servir pour s'élever au sommet de celle-ci.

Cela fait maintenant plus de cinq ans que les deux hommes se connaissent, à la veille de la nomination de John Wayne au poste de commissaire de la Police centrale.

Stark n'a jamais oublié cette main que lui a tendu McCloud en se voyant offrir le précieux antidote, mais il n'oublie pas pour autant le prix de celui-ci.

Envieux, Stark l'était, mais il l'était envers quiconque semblait avoir quelque chose que lui n'aurait pas.

Tenant fermement le rapport, il allait enfin apporter des élèments permettant à son dirigeant de mieux appréhender le mouvement d'opposition se dressant contre lui. Il n'a pas oublié l'attitude des contaminés lorsque qu'il était en pleine séance d'extermination de ceux-ci. D'autres sont venus alors que les mitrailleuses étaient en train de tirer, mais pourquoi ?
La multiplication des atteintes, certes minimes, aux différents commissariats et postes de police de la ville démontraient un degré d'organisation toujours plus poussé. Stark a d'ailleurs mis l'accent sur l'utilisation dorénavant quasi-systématique d'armes automatiques lors des attaques, ce qui avait de quoi le préoccuper.

Aucune de personnes arrêtées, auncun informateur n'a pu donné d'informations précises quant à la nature réelle du mouvement, son organisation ou encore ses leaders.

*Demander de nouveaux crédits ne servirait strictement à rien maintenant, il faut que McCloud accentue les mesures répressives déjà avalisées. Je dois avoir plus de pouvoir pour être plus efficace...Je dois pouvoir arrêter n'importe quel citoyen de la cité n'importe quand...*

Arrivant désormais devant la vaste porte permettant d'accéder au Saint des saints, il eût un moment d'hésitation. Comment McCould pouvait-il réagir à ce nouveau rapport bien plus alarmiste que les précédents ou plutôt, McCould allait-il réagir dans son sens ?

*Cet homme ne peut pas ne rien avoir prévu au cas où les choses tourneraient mal à terme...Il ne faut pas oublier de l'envisager...Et dans ces cas là il n'y a que deux solutions pour que je sauve ma peau....soit m'assurer de son soutien...soit l'éliminer et prendre sa place...Mais pour l'instant je dois me concentrer sur la rebellion et ce chien de Eastwood qui sans cesse me barre la route.*

Désormais décidé, ayant à nouveau l'esprit calme et clair, il frappa puissamment à la porte du bureau de son leader.

Marvin attrapa la télécommande multifonction qui trâinait sur son bureau, d'un geste large, il la dirigea vers la chaîne hi-fi dernière génération et baissa le volume, il commençait à avoir mal à la tête.
Les migraines avaient commencé il y avait de cela quelques semaines, alors qu'il s'acharnait sur Cassie dans une de ses crises de colère passagères.
Il l'avait frappé, l'avait maltraité, l'avait humilié comme à l'accoutumé et bien pire. Depuis les maux de têtes revenaient à intervalles plus ou moins réguliers, l'obligeant à se poser les paumes sur les yeux, pour apaiser un tant soit peu la douleur. Peut-être était-ce là une sorte de punition pour ce qu'il était devenu? Mais une punition infligée par qui? Dieu? Des foutaises, la religion n'était qu'une drogue que les désespérés et les faibles d'esprit s'inventaient pour faire face à une réalité trop dure.

La vérité, c'était que dans ce monde, dans cette réalité concrète, il était ce qui se rapprochait le plus d'un Dieu, à la fois omnipotent et omniprésent, Stark avait l'oeil partout, et donc McCloud avait l'oeil partout. Les deux hommes étaient bien plus liés que Marvin ne l'admettrait jamais, c'était une question de principe et d'orgueil.
Pourtant, un type comme Stark aurait totalement déplut à l'ancien McCloud, le jeune généticien avec ses idées et ses convictions... On en était bien loin aujourd'hui, et s'il pouvait supporter Stark s'était uniquement parce qu'il était aussi pourri que lui.
La corruption de l'âme s'était faite d'années en années, toujours un peu plus noire, toujours un peu plus laide. Et McCloud était devenu abject et imbuvable. S'il avait eut un minimum de conscience de son état, il se serait certainement détester à s'en arracher la peau.

Descendant les pieds de son bureau, il y jeta un regard désabusé, des piles de documents éparses, des feuilles volantes recouvrant la majeure partie de la surface libre, dans le coin gauche trônait une lampe, plus décorative qu'autre chose, étant donné les tubes hallogènes qui parcouraient toutes la surface metallique de la verrière, et les spots qui illuminaient le ras du sol. Un ajout discrèt, qui ne révélait sa présence qu'à la tombée de la nuit, pour peu que Marvin soit encore dans son bureau, et même là, il était difficile de repérer exactement l'origine de la lumière...
Dans le coin droit, se tenait un interphone, à moitié enseveli sous un magazine de produits ménagers. Avisant l'appareil, il décida de jouer un peu avec, histoire d'embêter sa secrétaire, Stacy, ou Jenny, il ne savait plus trop, d'ailleurs cela lui importait peu.
Dégageant d'un revers de main le magazine, il appuya un long doigt émacié sur le bouton, déclenchant un léger bruit metallique, signe que la communication était établie.
Il approcha lentement son visage de l'objet et hésita à parler, il ne se rappelait vraiment plus du nom de sa secrétaire, pas vraiment brillant pour le Dirigeant de la ville, une mauvaise pub évidente. Mais il trouva comment pallier à son absence.

"Mademoiselle, voudriez-vous me chercher un café je vous prie? Bien noir, avec une touillette..."

Très importante la touillette, c'était le détail qui faisait la qualité d'un café, car un gobelet sans touillette c'était comme un boulager sans farine, ou un ciel sans étoiles. Il s'amusa d'ailleurs du mot, en quasiment 60 ou 70 ans d'existence, personne n'avait trouvé de mot plus adapté que touillette pour ce petit objet de la vie de tous les jours, c'était à la fois grotesque et génial, car il était dur de trouver un nom qui colle aussi bien à l'utilisation de l'objet.
Il espérait que son café arriverait rapidement, il lui fallait quelque chose de chaud, il regarda son soda, à peine entamé. Bah, il les avait gratuits de toute façon...

Il resta quelques longues minutes penchés sur sa paperasse administrative, quand des coups appuyés à la porte le tirèrent de sa léthargie, des coups bien trop appuyés, d'ailleurs, pour être ceux de sa secrétaire. Rajustant le col de sa chemise et mettant rapidement de l'ordre dans ses papiers, et se râcla la gorge.
Puis après avoir coupé complètement le son de sa chaîne, il lança d'une voix forte:

"Entrez!"

Stark ouvrit la porte avec détermination et de façon plutôt violente, comme à son habitude il ne fait pas de manière, le fait que ce soit le bureau de Marvin McCloud n'y change rien pour cet homme fier et arrogant.

Prenant tout de même la peine de la refermer derrière lui, il parcourut d'un pas volontaire les quelques mètres qui le séparait du Dirigeant. Le regard fixe, il sait au fond de lui à quel point il aimerait se trouver à cette place, après tout il le mérite. Stark n'a d'ailleurs jamais vraiment accepté cet état de fait, lui le héros de la Police de la ville relégué à un rang bien bas.
Tout en s'avançant, il se pensait assis à ce même bureau, dirigeant la ville...non le monde, d'une main de fer sans se préoccuper de porter un quelconque gant de velours. Lucide, il savait cependant qu'il n'en serait sans doute rien à terme.

Faisant désormais face à Marvin McCloud, les deux hommes se regardèrent en silence pendant quelques secondes. Stark décida cependant de prendre la paole et d'exposer ces dernières conclusions.

" Monsieur, les nouvelles que j'ai à vous annoncer sont loin d'être les meilleures. mes services et moi-même avons observé quelques faits ayant retenu particulièrement notre attention.
Comme vous le savez le nombre d'attaques à l'extérieur et à l'intérieur de la ville à l'encontre des symboles du pouvoir du régime se sont multipliés, nous pensons que celles-ci résultent de l'activités de ces pourritures de Rebelles qui semblent être toujours mieux organisés et équipés...Je n'ai pour l'instant toujours pas eu l'opportunité d'en coincer un seul et de pouvoir m'en...occuper.
Un autre fait m'a paru particulièrement étrange, ce matin sur les remparts. Les contaminés ont eu de drôles de réactions, y'a pas à dire.
Alors que nous procédions à notre "action habituelle", un certain nombre d'entre eux non présent au début de celle-ci se sont avancés vers nous. Nous étions en train de les exterminer ! Et eux sont venus voir ce qu'il se passait...Comme si il croyaient que l'enceinte était attaquée...Par qui, par quoi, je l'ignore."

Stark savait à quel point McCould était amusé par sa brutalité et ses accès de violences, notamment par ces petites sorties où le policier s'adonne à de petits jeux de massacres pour dit-il, "le bien de la communauté".

"Ce n'est pas tout...Monsieur...Mes agents et moi-même estimons que les Rebelles ne peuvent pas agir seuls mais qu'ils ont forcément des soutiens parmi des individus intégrés dans notre société. Des esclaves ? peu probable, ils sont incapables de s'organiser...De simples citoyens ? Possible...Des personnes influentes ? Si certaines y trouvent leur compte...c'est envisageable."

Stark a toujours été mal à l'aise devant Marvin McCloud, particulièrement lorsqu'il a à s'exprimer devant lui. Trouvant difficilement ses mots, balbutiant et hésitant, il ne supporte pas de se sentir inférieur à cet homme cultivé et instruit. Bien que John Wayne eût été un bon écolier, il n'a pas cette finesse caractérisant son leader.
Fulminant désormais, ressentant qu'une fois de plus il n'a pas été à la hauteur d'une part par les nouvelles qu'il transmet et d'autre part par l'exposé de celles-ci, Stark baissait désormais la tête, ses yeux rivés sur le bout de ses chaussures.

*Je sais que tu me considères comme un être inférieur McCould. Je sais que tu ne vois en moi que cette brute sans la moindre jugeote qui passe son temps à massacrer, à bouffer et d'autres choses encore. Mais je ne suis pas cette caricature qui se donne en spectacle et que l'on peut trouver parfois...limité. Je suis aussi intelligent que toi...*

[HRP: désolé pour le temps de réponse, mais j'ai dû me motiver un peu...]

Les yeux bleus du tyran fixèrent d'une froideur glaciale la personne qui arrivait. Stark... Le chef de la Police était un mal nécéssaire, dont Marvin s'accomodait assez bien. Il fallait dire qu'en terme de cruauté et de sadisme, John Stark avait un don innée. Personne ne semblait prendre plus de plaisir à rudoyer et maltraiter ses semblables, si ce n'était peut-être McCloud lui-même. Il appréciait et détestait Stark à la fois. Il l'appréciait pour ses services et sa loyauté, sans oublier son caractère peu commode et sa franchise. Mais Marvin savait pertinemment que Stark était loin d'agir de façon désintéressée, il se rappelait de l'expression qu'il avait pu lire dans ses yeux quand il lui avait annoncé qu'il ne ferait pas partie des privilégiés, et qu'il devrait se contenter d'un statut plus modeste.

Certes le chef de la POlice avait certainement mérité cette place au soleil, mais pas question de la lui céder, si Marvin ne lui donnait pas de raisons de le détester, il savait que le chef de la sécurité serait beaucoup moins dur et moins rancunier envers les autres habitants de Genosha, autrement dit, il serait moins efficace. L'espoir, illusoire bien sûr, d'ariver un jour à gravir l'échelon supérieur et d'intégrer la classe des privilégiés donnait à Marvin un contrôle non négligeable sur Stark. Il avait besoin d'un roc, et d'une ordure haineuse pour faire le sale boulot.
En même temps, il était prisonnier de Stark, autant que Stark était prisonnier de lui, leur passé commun, ils étaient à la fois les meilleurs amis et les pires ennemis du monde, et forcés de cohabiter l'un avec l'autre...
Marvin le savait, et Stark le savait.

Le dirigeant de Genosha mit fins à ses pensées digressives, et reporta son attention sur ce que Stark avait à lui dire. Avant même qu'il n'ouvre la bouche pour le confirmer, Marvin avait déjà comprit que le chef de la Police n'était pas de la meilleure humeur, signe que les nouvelles n'étaient pas très bonnes. Et Marvin en eut la confirmation, plus le rapport avançait, plus il se disait qu'il aurait préféré rester couché ce matin. Etre chef n'était pas une synecure, même pour lui...
Si Marvin n'en montra aucun signe, il s'amusait beaucoup des balbutiements de Stark, de ses hésitations. Il savait que ce genre de mal-être lui était réservé, comme si lui seul avait le pouvoir de déstabiliser le chef de la Police, se sentir ainsi supérieur à cette montagne de muscle et de haine, avait quelque chose de grisant. En plus les nouvelles n'étaient pas bonnes, voir même exécrables, se qui ne fit rien pour arranger l'humeur déjà maussade du dirigeant. Sa migraine sembla d'un coup bien plus violente, comme si on lui enfonçait des lames chauffées à blanc dans chaque centimètre carré de son crâne.

Les Rebelles, ces sales petits fouteurs de merde semblaient chaque jours plus puissants. Comment s'y prenaient-ils? Difficile à dire, mais comme le soulignait Stark, ils devaient forcément avoir des soutiens au sein même de Genosha, sinon ils ne pourraient jamais pénétrer l'enceinte de la ville. Ils étaient bien organisés, et Marvin se maudissait chaque jour de n'avoir pas prêté l'oreille plus tôt. Car cette rébellion n'était pas nouvelle, cela faisit maintenant trois ans qu'il en avait entendu parler pour la première fois. Jusqu'à présent, il les avaient toujours considérés comme de simples réprouvés, qui ne faisaient de l'esclandre que pour se faire voir, et tenter de s'attirer les bonnes volontés des habitants de la cité. Mais maintenant, ils étaient devenus bien plus que cela. Leurs travail de sape passaient par la dégradation des symboles de son dirigeant, des libérations d'esclaves au marché, et même quelques incartades près de la caserne, afin d'y tagguer des slogans anti-cloudistes.
Ces Rebelles devenaient gênant, et le fait qu'ils connaissent bien mieux les ruines que la Police les rendaient très difficiles à attraper. Même Stark le reconnaissait.

Quand à cette histoire de contaminés, elle était effectivement très étrange. Pourtant son sens échappait totalemen au dirigeant. C'était absurde et incompréhensible, pourquoi les contaminés se seraient-ils précipités sous le feu des gardes. Même rongés par la folie, ils avaient jusqu'à présent fait preuve d'assez de discernement pour ne pas s'exposer trop ouvertement au danger. Après quelques morts, ils finissaient par se replier, fuyant dans les rues et les bâtiments. Lors des premières années de la contamination, McCloud avait pu voir des contaminés de très près, à l'époque où l'on tentait encore de les soigner, si la plupart étaient violents, ils faisaient preuve de prudence en présence d'armes.
Vraiment cette histoire était incompréhensible...

Ses yeux parcoururent son bureau sans le voir. Ces nouvelles avaient tout pour déplaire, et l'effet semblait très efficace sur McCloud. Il ne comprenait pas que la Police soit si démunie face aux Rebelles, ils auraient déjà dû en caputer un depuis longtemps. Stark faisait de l'excellent boulot, alors pourquoi n'arrvait-il pas à attraper quelques grandes gueules?
Marvin posa ses coudes sur le bureau, et joignit ses mains, doigts contre doigt. Puis son regard bleu vint se poser sur Stark, qui baissait la tête, comme un enfant prêt à se faire punir. Ce manque de maturité parut au dirigeant comme une insulte, et il s'emporta rapidement. Quand il parla, sa voix était glaciale, pourtant il n'éleva pas le ton.

"M. Stark, j'espère que vous avez de bonnes raisons pour me présenter un rapport aussi médiocre... Chaque jour, je reçois pas moins d'une dizaine de plaintes de citoyens en colère ou parfaitement outrés par votre comportement. J'ai toujours fermé les yeux, versant une petite somme aux contestataires pour qu'ils oublient leurs griefs. J'ai été plus que généreux avec, je vous est mis à la tête de ma Police, je vous accorder quasiment les même droits qu'aux habitants les plus riches de cette ville, votre salaire est largement au-dessus de ce qu'il devrait être, et c'est ainsi que vous me remercier? En salopant le travail comme un ouvrier tchétchène le ferait sur un chantier sous-payé?
Je vous ait choisit parce que vous étes le plus compétent. Mais ce genre de rapport me prouve que je me suis trompé, vous n'êtes qu'un incapable qui croyez pouvoir masquer vos bourdes par des ronds de jambes! Pourvez-moi que vous êtes capable de mieux, prouvez-moi que je n'ai pas eu tort de vous mettre à la tête de la sécurité de la ville!"

Stark oscillait entre une très grande irritation à la suiet des propos de McCloud mais aussi une retenue nécessaire face à cet homme. Il serra discrètement le poing droit derrière son dos, se contrôlant du mieux qu'il le pouvait.
Il prenait comme un affront personnel le fait que ces Rebelles se permettent de se moquer ainsi de lui, le gardien de l'ordre de McCloud. Il savait très bien à quel point ils pourraient nuire à sa carrière, sa vie, sa réputation.

Stark baissait les yeux, ne supportant pas de soutenir le regard de McCloud, réprobateur mais à juste raison.

Oui, c'est lui qui contrôlait les forces de police, ou plutôt, la quasi-totalité des forces armées de la ville. Il était effectivement incompréhensible que ses hommes n'aient pu mettre la main sur le moindre membre de cetet dissidence.
Cependant, Stark savait que McCloud lui ferait cette réflexion, il décida d'insister sur un point bien particuliers, l'une des failles de McCould, ses rapports avec les Privilégiés emplis d'une grande hypocrisie et non dénuée de condescendance réciproque.

"Je dois insister sur ce point, Monsieur...un nombre croissant de Privilégiés manifestent certes non pas une hostilité envers le régime mais de plus en plus de sympathie envers le combat des Rebelles et une plus grande attention au sort d'êtres comme les esclaves...Je dois vous citer le cas des Miller dont la fille vient très souvent personnellement me lancer sur ce sujet...Un doute raisonnable de mes hommes comme de moi-même me permets de penser que certains Privilégiés seraient susceptibles de couvrir un ou plusieurs membres de la Rebellion.
Sachez aussi que nos enquêtes nous indiquent qu'ils seraient cependant très peu à séjourner au centre de la cité, mais peut-être dans des zones où nos forces tentent de reprendre du terrain contre les contaminés...Ils ne semble pas qu'ils aient froid aux yeux..."

Stark voulait ainsi poursuivre un double-objectif, gagner en pouvoirs sur les Privilégiés, pouvant accentuer ses vexations à leur encontre mais aussi sur les forces armées que seul McCloud commande.

"Une meilleure coordination de l'armée et de la POlice permettrait peut-être de capturer quelques spécimens de Rebelles..."

Stark se sentait apaiser, se sentant désormais apte à développer ses arguments et essayer de convaincre une fois de plus McCloud, bien qu'il savait fort bien que celui-ci ne manquerait pas d'être sceptique.

"Il faut donner à la Police un minimum de pouvoir sur les Privilégiés, la situaion risque de ne plus être tenable...Si vous le décidez, ils comprendraient...Quant à l'armée, l'instauration d'une véritable Police militaire sous la resonsabilité des services de Police semble désormais nécessaire...au moins pour obtenir plus d'information du terrain mais aussi chasser d'éventuels rebelles dans nos propres rangs..."

Les coups de sang de Marvin McCloud étaient relativement réputés. D'abord pour leur violence, presque bestiale, elle le conduisait souvent à jeter tout ce qui lui passait sous les mains sur les malheureux qui auraient eut le malheur d'être présent. Ensuite pour leur brièveté, en effet, il n'accordait pas plus de quelques minutes à sa frustration pour s'exprimer, après quoi il retrouvait un visage serein et relativement agréable.
Malheureusement pour Stark, ce n'était pas un coup de sang, mais plutôt le type de colère qu'il semblait être le seul à pouvoir s'attirer, une colère réellement sincère, et qui s'acharnait sur lui, alors qu'en réalité, il n'avait rien avoir avec. Marvin retrouva un ton très calme, mais ses yeux bleus semblaient plus éléctriques que jamais, foudroyant le Chef de la Police avec plus de vigueur que le ferait un orage. Quand il ouvrit enfin la bouche, sa voix était telle le feulement d'un félin furieux et fulminant.

"Les Privilégiés feraient bien de se rappeler à qui ils doivent leur supériorité! Si je n'avais pas été là, ils crèveraient de faim, de soif ou de maladie comme tous ces sales chiens de Rebelles!"

Si la nouvelle était mauvaise, elle était encore plus inquiétante, car les Privilégiés étaient le sein même de son pouvoir, c'était eux qui lui donnait son importance, à lui, Marvin McCloud, le sauveur de l'humanité. Sans ces ingrats hautains et suffisants, il ne serait rien de plus qu'un survivant de plus immunisé contre le virus Geneydra.
Aussi tentantes qu'elles furent, les propositions de Stark n'étaient pas envisageable, du moins, pas maintenant. S'imposer grâce à la force, c'était à coup sûr se mettre à dos toute la population, et précipiter la chute du système. Les Privilégiés devaient être caressés dans le sens du poil, il fallait les manipuler, pas les contraindre. Et Marvin avait sa petit idée sur la façon de faire des Rebelles les boucs-émissaires des malheurs des honnêtes citoyens de Genosha.
Toujours furieux, il tenta d'expliquer son plan à Stark sans perdre son calme, mais ne pas traiter son inférieur de tous les noms était bien difficile dans son état.

"Ecoutez-moi bien, espèce de crétin congénital! Si vous aviez un peu plus de jugeotte, vous comprendriez que ce sont les Rebelles le problème, pas les Privilégiés, eux ne sont que des moutons, attendant de suivre le troupeau. Avec vos méthodes, que je soupçonne d'être répréssives, nous aurions toute la population contre nous en quelques jours, et une guerre civile au bout de deux semaines, ce qui signifierait notre fin à vous et à moi."

Il prit une profonde inspiration, ses mains tremblaient sous l'effet de la rage, mais c'était aussi le signe qu'il commençait à se calmer. Evoquer des plans machiavéliques semblait avoir un certain effet apaisant sur le dirigeant de la cité.
Il fixa son regard sur son bureau, cherchant ses mots avec précision, les doigts toujours joints, il se mordit la lèvre inférieure, signe d'une profonde réflexion. Puis il releva enfin les yeux, et toute colère avait disparut, il ne restait que la malice.

"Vous n'avez pas réussit à attraper de Rebelles? Fort bien, nous allons donc en fabriquer. Déguisez certains de vos hommes, et organisez quelques attentats ici et là dans la ville, à intervalles plus ou moins réguliers. N'hésitez pas à mettre le paquet, s'il faut des morts pour diaboliser les Rebelles, ne reculez devant rien. Cependant, faites en sortes que vos hommes, sous leur uniforme de police, déjouent certains complots, et arrêtent vos faux Rebelles. Bien entedu, faites en sorte qu'on ne reconnaisse pas vos hommes... Avec ces mises en scène, nous devrions regagner des points dans l'opinion populaire, les Privilégiés seront moins enclins à aider les Rebelles s'ils les considèrent comme des monstres sanguinaires, des terroristes qui n'épargne personne dans leur lutte absurde."

Il était fier de son plan, c'était un plan brillant, si tout se déroulait convenablement, il n'y avait aucune chance que les Rebelles s'attirent encore les faveurs des habitants de la Ville-haute. Avant de le congédier, Marvin crut bon de préciser une dernière chose.

"Les hommes que vous déguiserez devront être des personnes sans famille, ni amis. Des fantômes pour la société, de simples personnes lambda personne ne serait à même de reconnaître. Il sera plus facile, dans cette optique, de les faire disparaître si un habitant venait à enregistrer leur visage. Faire disparaître les citoyens seraient trop risqué, alors qu'un simple soldat, sans attache, dont personne, à part ses collègues mis au courant du plan, ne remarquera la disparition.
Me suis-je bien fait comprendre?"

Marvin se renversa en arrière dans son fauteuil, fixant son regard sur l'immense baie vitrée qui constituait son bureau. Il attrapa nonchalamment la télécommande de sa chaîne hi-fi qui traînait sur son bureau, et avant de remettre le son, congédia son Chef de la Police.

"Disposez..."

Un dernier ordre qui prouvait au monde la totale absence de savoir-vivre du dirigeant mégalomaniaque de la puissante et prospère cité de Genosha...

Stark s'inclina furtivement. Alors qu'il commençait à s'avancer au- devant de la large porte donnant sur l'unique couloir de cet étage, un doute s'insinua quant à la fiabilité du plan évoqué par Marvin McCloud. Encore une fois, le Tyran ne se préoccupait que de sa propre côte de popularité personnelle et non pas du fond du problème. Redorer son blason auprès des Privilégiés ne signifiait pas arrêter des Rebelles et endiguer leur opposition au régime comme cela ne pouvait pousser les dignitaires du régime convaincus dans leurs idéaux pro-rebelles à changer. Pour une fois, Stark n'était pas enragé de constater cette suffisance émanant du Maître de la Cité, bien au contraire.
La surprise de Marvin McCloud après l'énoncé du rapport finit de convaincre Stark de l'innefficacité croissante des services personnels d'espionnage de son Maître en ce qui concerne la Rebellion, de cela Stark tenterait d'en tirer avantage.

*Crétin congénital...Il reste donc persuadé de sa supériorité...C'est une bonne chose.*

Le Chef de la Police savait qu'il était le seul à pouvoir maîtriser le dossier de la Rebellion, mais aussi le seul à pouvoir s'en servir dans tout le régime. Déjà plusieurs noirs dessins commencèrent à germer au sein de son esprit sombre.

Le seul attachement de Stark au régime est les honneurs qu'il lui procure...Mais aussi Marvin McCloud lui-même.

Faisant désormais presque face à la porte du bureau de Marvin McCloud, Stark se retourna lentement pour fixer son maître d'un regard froid.

"N'avez-vous pas peur, Maître, que la Rebellion puisse s'intensifier ? Ne craignez-vous pas qu'ils puissent un jour porter leur révolte non plus sur quelques commissariats de quartier ou quelques emplacements des remparts, mais directement ici, au sein même de la Tour Irina ? Le régime ne tenait jusqu'à présent que sur votre aura et votre charisme...Maître McClolud...Ce que j'entends de la rue aujourd'hui n'a plus tout à fait le même son de cloche. Les empires se défont aussi rapidement qu'ils peuvent se fonder...Contrôler les Privilégiés n'est plus synoyme de contrôler Genosha désormais, je le crains."

Ces paroles raisonnaient pour Stark plus comme une menace faite à McCloud qu'un simple avertissement. Le Chef de la Police savait qu'en cas de retournement de situation au sein de la Ville, lui était plus à même d'y survivre. Il marcha lentement en direction de Marvin McCloud, revenant sur ses pas.

"La Ville a opéré un tournant qui ne nous a pas échappé. Croulants sous l'or, les Privilégiés se sentent désormais protégés de toute forme de répression, ainsi ont-ils la conviction de pouvoir à nouveau penser et faire comme bon leur semble. Certains peuvent entretenir la Rebellion oui, mais ils ne sont rien comparés à tous ceux qui aujourd'hui, chose inimaginable il y a quelques mois encore, critiquent votre politique ouvertement et aux sus de tous. Comprennez que moi et mes hommes sommes navrés de ne pas pouvoir intervenir...Car le mouvement s'accentue de jour en jour...Je ne sais quand et si nous atteindrons un jour le point critique, mais c'est un véritable changement de cap qu'il semble falloir opérer...Il semble que certains moutons virent aujourd'hui au noir..."

Quasiment revenu à sa position initiale, Stark s'agenouilla devant Marvin McCloud avec toute l'hypocrisie qu'il était capable de déployer. Que le régime n'arrive à contôler les oppositions ou que celui-ci se durcisse, les deux cas peuvent potentiellement faire le jeu du Chef de la Police qui chercherait irrémédiablement à tirer son épingle du jeu, tout n'est qu'une simple question d'adaptation.

"Soyez sûr, Maître, que les services de Police et de Sécurité de Genosha vous sont entièrement dévoués, je m'emplois chaque jour à garder nos rangs purs et serviles à chacun de vos ordres. Nous n'attendons qu'à engager le combat dans cette guerre qui ne porte pas encore de nom...Car guerre il y a...C'est au premier qui cèdera à présent...Nous ou la Rebellion."

Les dernières paroles de Stark ne manquèrent pas de ranimer la hargne du dirigeant. Aussi violent et ammoral que pouvait être cet homme, Marvin savait pertinemment qu'il n'était pas idiot, du moins pas tout le temps. Bien sûr, le Chef de la Police avait raison, mais ce n'était pas pour autant que ses moyens d'y remédier étaient les meilleurs. Il avait étudié son sujet, c'était indéniable. Le problème, c'est qu'une répression sur la population privilégiée n'aurait fait que précipiter la chute du régime, et pour le coup, les Rebelles ne tarderaient certainement pas à trouver des mécènes chez les plus riches.
Ces sales rats avaient le complot dans le sang, passer leur temps à piéger tel ou tel personne, à s'attirer les faveurs d'un tel, les privilèges d'un autre, le pouvoir les motivait à accomplir les pires bassesses, tout comme il motivait McCloud. Seulement, il était normalement le seul à déternir le monopole du complot et de la mégalomanie. Si l'idée de la répréssion était certes tentantes -Que n'aurait-il pas donner pour voir certains de ces comploteurs entrain de hurler à la mort alors qu'on leur passait un fer rouge sur les parties- elle n'en était pas moins idéaliste. Les choses ne se réglaient plus comme ça, et pour le moment, Mavin ne trouvait pas d'autre solution.
Finalement, il allait peut-être devoir se décider à lancer son nouveau virus dans la nature, la nouvelle souche de Geneydra ne manquerait pas de faire des ravages, et il pourrait tout recommencer à zéro, redevenir le héros adulé qu'il était, être écarté de tout soupçons.

Mais l'heure n'était pas encore arrivée. Quant aux Rebelles, ils étaient encore loin des portes de la Tour Irina, et la menace n'était pas encore réelle, quelques échaufourrées ne suffiraient pas à alarmer Marvin, il ne pouvait se résoudre à se faire du souci. Après tout, il était intouchable, les systèmes de sécurité de la tour auraient vite fait de neutraliser d'éventuels assaillants, et puis Stark veillait au grain.
Pour l'heure, la plus grande inquiétude du dirigeant ne venait pas des Privilégiés, ni même des Rebelles, mais bien de Stark lui-même. S'il lui avait toujours fait confiance, il était clair que les choses avaient changées ses derniers temps. Le problème était que le Chef de la Police avait la main mise sur les informations, et qu'il pouvait donc en contrôler le flux qui arrivait jusqu'aux oreilles de McCloud. S'il lui prenait l'envie de dissimuler un attentat à la bombe, Marvin n'en saurait certainement rien. Il prit soudain l'ampleur des responsabilités qu'il avait cédées à Stark, et comprit qu'il avait fait une grave erreur. Maintenant qu'il doutait, comment ne pas penser que Stark pouvait à tout moment se retourner contre lui? Avec l'entièreté des forces de l'ordre à ses ordres, Stark était à la tête du'ne petite armée qui pouvait à tout moment menacer le régime.
Il devrait garder l'oeil ouvert, et déléguer certaines tâches à d'autres collaborateurs, qu'il garderait secret, afin d'éviter toute vendetta de la part du Chef de la Police. Pour l'heure, il ne devait rien laisser paraître, et faire comme si Stark avait encore toute sa confiance.

"Monsieur Stark, le problème avec vous, c'est que vous avez toujours eu du mal avec l'autorité. Depuis quand pensez-vous que j'ai quoi que ce soit à foutre de vos conseils? Qui est dirigeant de Genosha dans cette pièce? Qui est le supérieur de l'autre? Quand je vous donne un ordre, j'entends que vous l'exécutiez, et cela dans émettre de commentaires. la répression n'est pas une solution, peu importe le comportement des Privilégiés, elle ne ferait que renforcer les convictions de mes opposants, et leur attirer les faveurs des plus faibles. Pour l'instant, contentez-vous du problème des Rebelles, il faut que leur popularité baisse en flèche, pendant ce temps, je réfléchirais à un moyen efficace de faire taire mes opposants..."

Soudain, l'idée explosa sous le crâne de McCloud, une idée qui s'imbriquait parfaitement dans son plan machiavélique, et qui ferait d'une pierre deux coup.

"Finalement, je viens de trouver la solution...
Servez-vous de vos hommes déguisés. Faites en sorte d'éliminer mes opposants lors d'attentats publiques. On reprochera aux Rebelles de tuer leurs propres alliés, et cela renforcera la encore plus l'idée du peuple que ce ne sont que des fous-furieux sans morale."

Il plongea son regard froid et bleu dans celui plus sombre de Stark, avant d'ajouter, avec une pointe d'ironie.

"Etes-vous satisfait par ce plan d'action, M. Stark?"

Stark, désormais droit et impassible, semblait fixer l'horizon comme peut le faire un militaire au garde à vous devant l'un de ses supérieurs.

"Je ferai selon votre bon désir, Maître."

La mâchoire serrée, il retenait tant bien que mal un léger rictus devant Marvin McCloud. Après s'être une dernière fois incliné, il faut ne pas savoir compter les marques de respect et de déférence à l'égard d'un être tel le Dirigeant de la ville de Genosha, il se retourna cette fois de façon définitive et se dirigea tout bonnement vers la sortie.
Tournant le dos à McCloud, il relâcha la pression et affichait un sourire presque incrédule, pour lui, le maître actuel des lieux n'était plus qu'un incompétent doublé d'un idiot mégalomane.
Le Chef de la Police savait très bien qu'il devrait désormais jouer serrer et ne pas laisser d'espace à Marvin McCloud à son sujet, il serait ce chien de garde docile qu'il a toujours été.Il pensait désormais même aller au-delà même des attentes de son maître, Stark a toujours pensé que quel que soit le blason, il n'était jamais assez redoré.

Sans se retourna il lança un dernier mot à l'attention de McCloud.

"Vous n'avez jamais aussi bien été protégé que par mes services personnels et mes hommes loyaux et droits, il en sera de même pour les années à venir..."

Stark voyait déjà entrevoir une nouvelle priorité s'imposer à lui. Il ne devait non plus seulement surveiller de près les propres services de McCloud sous couvert d'une supposée coopération administrative ayant pour but il ne savait quelle diminution des dépenses de la Ville, mais peut être passer à l'action si le besoin s'en faisait un jour sentir.

*Je pourrai très bien lancer l'ensemble des hommes sous mes ordres à l'assaut du bureau de McCloud...Ses avortons de services spéciaux ne feraient pas le poids face à mes hommes...Non, très mauvaise idée...*

Le Chef de la Police allait dès à présent commencer à passer en revue ses troupes, il sait que quoiqu'il décide et quoiqu'il puisse arriver, il devait pouvoir compter sur des hommes fiables et dévoués, chose qu'il estimait plus facile que de manoeuvrer en eaux profondes tout en évitant les mines lancées par ses opposants parmi les privilégiés et au sein de la Cour même de Marvin McCloud, pour ne pas dire McCloud lui-même.

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